qui sont les Colibris ?
L'éthique du colibri
Les crises écologique, économique, sociale et culturelle que nous
traversons, les enjeux auxquels nous sommes confrontés sont sans
précédent. La course à la croissance et aux profits illimités épuise les
ressources, aliène les personnes, affame les peuples, détruit la
biodiversité.
L’humanité se trouve à un carrefour. L’interdépendance du vivant étant
irrévocable, nous sommes appelés, si nous voulons assurer la pérennité
et l’épanouissement de l’espèce humaine sur la planète, à profondément
et consciemment changer la vision que nous avons du monde et de la
société.
1. Il est indispensable de changer de paradigme de société
Notre modèle de société conduit l’humanité vers l’abîme. Il est principalement fondé sur une croissance économique infinie, un prélèvement sans limite des ressources naturelles, une prédominance de l’argent et de la logique économique sur la nature et les êtres humains, le non respect des équilibres naturels, le patriarcat, l’éducation à l’obéissance, les structures de domination, la compétition, la violence.
Il est incontournable de changer l’orientation de nos activités et de
nos structures sociales pour les mettre au service de la nature et des
êtres humains.
2. La société c’est moi et je suis la société.
C’est mon changement qui détermine le changement du monde.
Notre organisation sociale est la traduction concrète de notre
représentation du monde. Pour que nos modèles changent, nous devons
individuellement voir le monde différemment et incarner au quotidien une
relation harmonieuse à nous-mêmes, aux autres et à la nature.
3. Nous sommes tous liés et interdépendants
Nous sommes partie intégrante d’un écosystème vivant. Nous ne sommes
séparés de rien. Détruire la nature ou nuire à des êtres humains, même à
l’autre bout de la planète, revient à nous détruire nous-mêmes.
De la même façon, les enjeux écologiques, sociaux, politiques sont
étroitement liés et ne peuvent être traités séparément. Notre vision
doit être globale et notre action concerner tous les plans de l’être et
de la société.
4. L’autonomie est l’un des fondements de la liberté
Si nous sommes tous liés par un destin commun, chaque personne, chaque
culture, chaque territoire doit pouvoir s’exprimer et s’épanouir dans
sa diversité. L’autonomie est l’une des conditions essentielles
permettant à un individu, un collectif humain ou à un territoire de
faire ses choix par et pour lui-même, et de préserver son intégrité et
sa liberté.
5. L’éducation est le ferment de notre rapport à nous-mêmes, aux autres et à la nature
« Il ne peut y avoir d’écologie saine tant que nous fabriquerons des
êtres avides de vengeance et de destruction. » Alice Miller
Le modèle éducatif actuel, fondé sur l’éducation à l’obéissance, la
violence éducative ordinaire, la différence de valeur accordée à un
enfant par rapport à un adulte, à une femme par rapport à un homme, et
sur un système d’instruction destiné à conformer chaque enfant à un
système de performance, de compétition et de domination, est l’une des
sources majeures du désordre de nos sociétés.
L’enfance est le moment où se forment les perceptions du monde, où se
construit la relation aux autres, à la société, la confiance et l’estime
de soi, la capacité d’empathie…
L’éducation a pour vocation d’accompagner les enfants à devenir des
êtres libres, épanouis et responsables, à trouver leur juste place dans
la société, fidèle à leurs aspirations et à leurs talents ; à respecter
la terre qui leur donne la vie, à connaître la nature dont ils sont
issus, à coopérer avec leurs semblables.
Elle n’est pas l’apanage de l’école, ni des systèmes éducatifs, mais la responsabilité de l’ensemble de la société.
6. L’avenir est dans le génie de la simplicité, l’élégance de la sobriété
« Dans le futur, la plus grande performance consistera à répondre à
nos besoins par les moyens les plus simples et les plus sains. » Pierre
Rabhi
Les contraintes d’un monde limité en ressources naturelles et le
devoir d’équité envers les autres êtres humains, nous offrent
aujourd’hui deux opportunités extraordinaires :
- exercer notre créativité dans un champ nouveau consistant à trouver la façon la plus saine et la plus simple de résoudre nos problèmes, de subvenir à nos besoins, de faire fonctionner nos sociétés.
- nous épanouir dans un nouvel art de vivre où le bonheur d’être supplante la capacité d’avoir : « la sobriété heureuse ».
7. Small is beautiful
Dans la nature, un organisme ne croît pas indéfiniment. Il s'adapte
aux contraintes extérieures pour atteindre sa taille optimale : ni trop
grand, ni trop petit, capable de subvenir à ses besoins et d’assurer sa
pérennité. Chercher en toute structure une taille optimale, permettant
une gouvernance harmonieuse et responsable, des relations humaines
directes, souplesse et légèreté dans l’action, le respect de la liberté
et de l’intégrité de chacun, une empreinte écologique légère, une
véritable autonomie, est non seulement un gage d’efficacité mais
également d’altruisme et de sagesse.
8. La coopération est la condition incontournable du changement
La complexité extrême de nos sociétés et l’enchevêtrement de nos
destins nous oblige, plus que jamais, à nous réunir et à coopérer pour
résoudre les crises que nous traversons. Aucun être humain, aucune
classe sociale, aucune culture, aucun peuple ne peut prétendre
connaître, seul, les solutions, ni se désolidariser de ces enjeux
planétaires. L’intelligence collective, mâtinée d’altruisme, d’humilité,
de générosité, peut en revanche faire de nos diversités et de nos
différences une formidable force créative et transformatrice. Nous avons
besoin les uns des autres pour changer.
9. Le territoire est le lieu d’action privilégié pour amorcer la transformation
La commune, la ville, le village, tous les types de territoire où les
êtres humains ont une prise suffisante pour participer à la
transformation de la société et pour en ressentir directement les
effets, sont les lieux privilégiés d’une véritable mutation, fondée sur
l’autonomie.
10. La joie est notre bien suprême
« La finalité humaine n’est pas de produire pour consommer, de
consommer pour produire ou de tourner comme le rouage d’une machine
infernale jusqu’à l’usure totale. C’est pourtant à cela que nous réduit
cette stupide civilisation où l’argent prime sur tout mais ne peut
offrir que le plaisir. Des milliards d’euros sont impuissants à nous
donner la joie, ce bien immatériel que nous recherchons tous,
consciemment ou non, car il représente le bien suprême : la pleine
satisfaction d’exister.
Un jour, il nous faudra bien répondre à notre véritable vocation, qui
n’est pas de produire et de consommer sans fin, mais d’aimer, d’admirer
et de prendre soin de la vie sous toutes ses formes »
Pierre Rabhi
Pierre Rabhi
Exemples de pratiques dans les grands domaines de la société :
-
AGRICULTURE
Permaculture, agroécologie, agriculture biodynamique
-
HABITAT / URBANISME
Éco-habitats, éco-quartiers, villages et villes
-
ÉDUCATION
Méthodes Montessori, Steiner, Freinet, interdiction de toute violence éducative et particulièrement de la violence éducative ordinaire
-
ÉCONOMIE
Économie et monnaies locales, monnaies libres, entrepreneuriat social
-
GOUVERNANCE
Sociocratie, Holacratie, CNV, Techniques d’intelligence collective (Forum Ouvert, World Café…)
-
ÉNERGIE
Autonomie énergétique par les énergies renouvelables, sobriété énergétique
Ancien paradigme | Nouveau paradigme |
---|---|
ECONOMIE
Économie mondialisée, globalisée, hors-sol Argent, monnaie comme une fin Monnaies bancaires Système fondé sur la dette et la mise en dépendance des populations |
Économies locales reliées
Argent, monnaie comme un moyen
Monnaies libres, « le peuple bat monnaie »
Système fondé sur l’autonomie des populations et la liberté d’échanger les richesses
|
ORGANISATION SOCIALE
Modèles pyramidaux, "top down"
Pouvoir centralisé, concentré
Segmentation / sectorisation (séparation corps-esprit, mental - émotionnel - spirituel, hyper - spécialisation)
|
Modèles en réseaux, "bottom up"
Pouvoir partagé, réparti
Unité / pensée et actions holistiques (Recherche de la complémentarité, polyvalence, interdépendance…)
|
RELATION À LA NATURE Nature comme un gisement L’humain est extérieur à la nature et la domine |
Nature comme une richesse L’humain est nature et dépend d’elle |
VALEURS Individualisme Dépendance Monoculture / uniformisation Compétition |
Partage, générosité Autonomie / interdépendance Polyculture / Diversité Coopération |
ÉNERGIE Dépendance aux énergies fossiles et aux grands groupes |
Autonomies locales, régionales fondées sur les énergies renouvelables, autonomie des moyens de production et de distribution |
AGRICULTURE Agriculture industrielle, mondialisée, fondée sur le pétrole et la pétrochimie, monoculture, OGM, semences brevetées, patrimoine génétique pauvre De moins en moins de paysans sur des exploitations de plus en plus grandes |
Agriculture paysanne, agroécologique, locale, fondée sur le savoir agronomique, Semences anciennes, libres, patrimoine génétique riche De plus en plus de paysans sur beaucoup de petites exploitations en polyculture |
MÉDECINE Médecine allopathique, chimique, d’urgence, basée sur une approche mécaniste de la santé. |
Médecine globale (naturopathie, homéopathie, allopathie), basée sur la prévention et une approche holistique de la santé |
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