vendredi 28 novembre 2014

"Nous sommes devant un combat entre deux puissances opposées: la détérioration de la planète (…) et les projets de restauration de la planète"
"Ce sont deux forces opposées qui croissent toutes les deux"
"La question qu’on se pose aujourd’hui, c’est qui va l’emporte
AFP - L'astrophysicien Hubert Reeves a estimé jeudi, à l'ouverture de la 3eme conférence environnementale, qu'il fallait "empêcher que la planète devienne...
mrmondialisation.org

jeudi 27 novembre 2014

« Je vous en supplie », après Nicolas Hulot, David Suzuki appelle à la Désobéissance Civile
On ne présente plus le Dr David Suzuki, généticien, journaliste de renommée internationale et animateur de la populaire série « The Nature of Things ». A 78 ans, il est Prix Nobel, titulaire de 22 doctorats honorifiques et détenteur de nombreuses distinctions comme le Prix Scientifique UNESCO. Le Dr David Suzuki est une des figures écologistes les plus importantes au niveau international.
Novembre 2014, le petit-fils du Dr Suzuki est arrêté lors d’une manifestation contre un projet de pipeline de la compagnie Kinder Morgan, au sein de la zone de conservation de la «Barnaby Mountain» au Canada. Dans la même lignée que son grand-père, Tamo promeut l’écologie et les droits de l’Homme à travers son association. David Suzuki va réagir vivement à cette privation de liberté par une lettre ouverte où il appelle les gens à la Désobéissance Civile pour protéger l’environnement.

« Une Lettre de mon grand-père »

A tous ceux que cela concerne
Texte traduit par Lona Harmaan
« Tamo Campos est mon petit-fils et je suis très fier de lui. Il fait ce que j’aurais moi-même fait si ce n’était pas un risque pour mon poste de présentateur de « The Nature of Things » (La nature des choses) sur CBS.
Le monde est en conflit contre les éléments qui nous maintiennent en vie et en bonne santé – l’air, l’eau, la terre et la diversité des espèces. Les multinationales, particulièrement celles dont le siège est à l’étranger, dans un autre coin du monde, n’ont que faire des écosystèmes ou des communautés locales, tant qu’ils n’interfèrent pas avec la maximisation du profit des actionnaires. Elles ne sont absolument pas obligées de protéger les écosystèmes ou les communautés locales. Leur unique but est d’engranger autant de profit que possible.
Dans le monde entier, des citoyens et des communautés se soulèvent pour protéger leur patrimoine écologique, social et économique contre ces entités envahissantes qui se comportent comme des bandits, qui intimident à l’aide de procès de « Poursuite Stratégique Contre la Mobilisation Publique » et d’autres outils légaux ; n’importe quoi pour continuer sur leur voie destructrice tout en occultant les problèmes importants comme le changement climatique et les risques de déversements [de pétrole] mis en avant par les manifestants.
Si j’explique tout ça c’est pour remettre les actions de Tamo et d’autres dans leur contexte. Tamo se bat pour le monde que nous allons laisser à sa génération. Je crois que ce que Kinder Morgan et d’autres entreprises du même acabit sont en train de faire, c’est commettre un crime intergénérationnel, mais aucun précédent juridique n’existe à ce sujet, impossible donc de les poursuivre en justice sur cette accusation.
Avant que les entreprises ne deviennent aussi puissantes, chaque génération œuvrait pour un avenir meilleur à laisser à leurs enfants. Ce n’est pas l’objectif de ces multinationales. Je vous en supplie, considérez le fait qu’il y ait peu de voix légales pour protester contre ce que je considère être les activités criminelles des compagnies comme Kinder Morgan, par conséquent les citoyens n’ont d’autre choix que la désobéissance civile. Sommes-nous si aveuglés par le pouvoir et l’influence des multinationales, que leurs visions à court terme nous semblent plus importantes que leurs conséquences potentiellement catastrophiques en termes écologiques et sociales?
Mon petit-fils joue un rôle important dans la lutte pour la protection des droits humains, de la justice sociale et de l’environnement, il n’est pas un criminel. Il a fait cela sans même essayer de profiter de ma renommée. Il est un exemple pour tous les jeunes d’aujourd’hui, il les pousse à s’impliquer, à se battre pour leur avenir. J’espère que la cour sera consciente de cela. »
David Suzuki, professeur émérite, UBC.

Bonus
Souvenez-vous ! A 12 ans, une de ses filles va faire un discours bouleversant lors du Sommet de la Terre à Rio en 1992. Discours qui ne cesse d’être partagé encore aujourd’hui pour alarmer sur la situation environnementale de notre bonne vieille planète.


je veux!!!!!
 
 
C'est le moment ou jamais ! Il faut diffuser cette vidéo et parler autour de soit de ce qui se passe en Islande. Ce qui se passe est historique et j'espère q...

« Ayez de l’audace ! », ce jeune qui remet François Hollande à sa place

 « Ayez de l’audace ! », ce jeune qui remet François Hollande à sa place

« Un jeune de mon âge a été assassiné. », William est un tout jeune volontaire en service civique de Toulouse. Il était présent aux rassemblements Toulousains contre les violences policières et pour la justice pour Rémi. Il livre aujourd’hui un message à François Hollande, son « ras le bol » contre l’immobilisme, juge-t-il, du Président de la République. Voici ses mots pour que vous puissiez juger par vous même.

Monsieur le Président de la République,
J’ai voté pour vous au second tour des élections présidentielles, j’ai voté pour votre programme, j’ai voté pour les idées que vous représentez ; les idées de la gauche, de Jaurès, du progrès social et de l’égalité. Aujourd’hui, que reste-t-il de ces valeurs, que reste-t-il de ces idées ?

VOULEZ-VOUS LAISSER CE MONDE À VOS ENFANTS ?

Vous voilà confronté à deux défis fondamentaux : celui de la crise économique, et celui de la crise écologique. La France compte maintenant huit millions de pauvres. Le terme pauvre n’est pas qu’un mot, pas qu’un chiffre, mais une réalité concrète : ce sont des personnes qui doivent tenter de vivre avec moins de 993 euros par mois, c’est-à-dire survivre.
Comme vous le savez, car vous avez certainement du lire le dernier rapport du GIEC, si d’ici vingt à trente ans nous ne réduisons pas considérablement nos émissions de gaz à effet de serre, nous courrons droit à la catastrophe. Un cercle vicieux menace notre civilisation, notre espèce ainsi que tous les êtres vivant sur Terre. Ces mots cachent toutes les morts que le dérèglement climatique va engendrer, toutes les tensions et les possibles guerres. Voulez-vous laisser ce monde à vos enfants, Monsieur le Président ?


26 novembre 2014 / Catégories: Articles / Tags: , , , , , / 0 Commentaires
« Ayez de l’audace ! », ce jeune qui remet François Hollande à sa place
« Un jeune de mon âge a été assassiné. », William est un tout jeune volontaire en service civique de Toulouse. Il était présent aux rassemblements Toulousains contre les violences policières et pour la justice pour Rémi. Il livre aujourd’hui un message à François Hollande, son « ras le bol » contre l’immobilisme, juge-t-il, du Président de la République. Voici ses mots pour que vous puissiez juger par vous même.

Monsieur le Président de la République,
J’ai voté pour vous au second tour des élections présidentielles, j’ai voté pour votre programme, j’ai voté pour les idées que vous représentez ; les idées de la gauche, de Jaurès, du progrès social et de l’égalité. Aujourd’hui, que reste-t-il de ces valeurs, que reste-t-il de ces idées ?

VOULEZ-VOUS LAISSER CE MONDE À VOS ENFANTS ?

Vous voilà confronté à deux défis fondamentaux : celui de la crise économique, et celui de la crise écologique. La France compte maintenant huit millions de pauvres. Le terme pauvre n’est pas qu’un mot, pas qu’un chiffre, mais une réalité concrète : ce sont des personnes qui doivent tenter de vivre avec moins de 993 euros par mois, c’est-à-dire survivre.
Comme vous le savez, car vous avez certainement du lire le dernier rapport du GIEC, si d’ici vingt à trente ans nous ne réduisons pas considérablement nos émissions de gaz à effet de serre, nous courrons droit à la catastrophe. Un cercle vicieux menace notre civilisation, notre espèce ainsi que tous les êtres vivant sur Terre. Ces mots cachent toutes les morts que le dérèglement climatique va engendrer, toutes les tensions et les possibles guerres. Voulez-vous laisser ce monde à vos enfants, Monsieur le Président ?
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credit : David Baird

QU’AVEZ-VOUS FAIT DURANT CETTE PREMIÈRE MOITIÉ DE MANDAT ?

En tant que Président de la République, vous avez l’entière responsabilité de vos actes ou plutôt de votre inaction face à ces crises. Vous avez en main le pouvoir de changer les choses. Ce pouvoir, nous vous l’avons donné, nous, le peuple de gauche, nous les progressistes.Qu’avez vous fait durant cette première moitié de mandat ? Quelles sont vos réponses à ces deux défis ? Vous avez cédé par manque d’audace. Cédé à une classe dominante en menant une politique d’austérité. Vous avez volé des droits que nous avions acquis. Par exemple, celui du repos, de la retraite à laquelle vous avez pris quatre précieuses années. Vous avez taxé non pas les fortunés mais les pauvres, les personnes les plus fragiles, ces pauvres travailleurs qui se battent déjà pour survivre. Tout cela pour rembourser une dette dont ils ne sont en rien responsables, créée par des banquiers cupides, que votre prédécesseur a renfloués avec des sommes astronomiques et sans contrepartie.

LA FRANCE N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI RICHE

Vous le savez Monsieur, mais la richesse est très inégalement répartie.
Comment pouvez-vous accepter, en tant qu’homme de gauche, que huit millions de personnes souffrent de la pauvreté alors que les 10 % les plus aisés de France possèdent 48 % des richesses ?
Comment pouvez vous accepter que des personnes comme Bernard Arnaud, PDG de LVMH, possèdent un patrimoine de 27 milliards d’euros, soit presque deux millions d’années de SMIC ? A-t-il vraiment mérité ces 27 milliards ? De tels revenus sont-ils nécessaires ? D’où vient cette richesse, sinon du travail de ses employés sous-payés qui eux, se battent pour survivre?
Comment pouvez vous accepter, en tant que garant de la République et de ses valeurs d’égalité, que les patrons les mieux rémunérés de France touchent entre 400 et 1110 années de SMIC par an alors que juste sur l’année 2013, quatre cent cinquante trois SDF sont morts de faim dont vingt-huit enfants ? Ces enfants, Monsieur, auraient pu être votre progéniture. Si vous êtes un homme de gauche, vous devez certainement avoir la conviction que leur situation ne relève pas de leur volonté mais de la contingence de leur naissance et donc admettre que c’est cette même contingence qui fait que vous êtes Président de la République, qui, finalement, a différencié leur destin du vôtre.

UN PEU D’AUDACE !

Sachez Monsieur, que vous avez plusieurs moyens d’action à votre disposition, pour cesser toutes ces injustices. Il vous suffirait de taxer ne serait-ce qu’une partie supplémentaire de ces richesses issues du capital et de l’évasion fiscale, estimées à 600 milliards d’euros, afin de mieux la redistribuer. Il suffirait, par exemple, de seulement 13 milliards par an, selon le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) afin que tout citoyen français puisse ne plus souffrir ni de la faim ni de la soif.
Il ne s’agit pas par là de détruire le capitalisme. Encore moins de changer totalement le monde, mais d’avoir l’audace d’apporter une justice, et permettre à des personnes de pouvoir vivre dignement.

SIVENS ET NOTRE-DAME-DES-LANDES, DES SYMBOLES

Quelles ont été vos réponses face au grand défi du changement climatique ? Au lieu de lancer de grands projets et de grands investissements dans les énergies renouvelables, d’orienter le pays vers la croissance verte, vous réagissez violemment avec comme objectif la défense, coûte que coûte, des projets inutiles et destructeurs.
Sivens comme Notre Dame des Landes ne sont pas que de simples projets mais des symboles. Les maux de ce monde, de ce vieux monde, qui est sur le point de mourir. Ce monde consumériste qui ne prend pas conscience de la relation vitale que l’homme doit avoir avec la nature, un système qui en moins d’un siècle nous amène déjà au bord du précipice.
Il y a maintenant deux semaines, un jeune de mon âge a été assassiné. C’était un jeune homme militant qui ne croyait absolument pas en la violence et au pouvoir de la haine.

FACE AUX ABUS POLICIERS

Je me trouvais, hier, au rassemblement organisé à Toulouse, accompagné d’autres militants, dont une très large majorité était également pacifiste, afin d’exprimer notre refus et notre désarroi face aux abus policiers. Abus policiers démontrés par l’utilisation d’armes létales dont l’usage fut grandement abusif (flashball, grenade assourdissante ou offensive). Nous avons été pris en étaux par la Police, qui luttait contre des casseurs, groupe dont la démarche violente n’est pas acceptable.
Possédez-vous donc cette sagesse d’esprit, Monsieur, de ne pas opérer d’amalgame entre ceux dont le mécontentement est animé par la haine, et ceux qui, a contrario, s’indignent de manière pacifique ?
Un cordon de CRS nous a empêchés de quitter cette manifestation, qui s’est transforme progressivement en émeute. Alors que nous scandions notre pacifisme, tout en exhibant les paumes de nos mains, nous étions enfermés sur ces allées Jean Jaurès, triste théâtre des affrontements. Les forces de l’ordre, anciennement « gardiens de la paix », ont bafoué notre liberté de circulation, droit fondamental figurant dans un des textes régissant l’intégralité de la justice : la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen édicté en 1789. Déclaration intégrée dans notre Constitution, dont l’exécutif, a le devoir de veiller à son respect en vertu de l’article 5 de la Constitution.


26 novembre 2014 / Catégories: Articles / Tags: , , , , , / 0 Commentaires
« Ayez de l’audace ! », ce jeune qui remet François Hollande à sa place
« Un jeune de mon âge a été assassiné. », William est un tout jeune volontaire en service civique de Toulouse. Il était présent aux rassemblements Toulousains contre les violences policières et pour la justice pour Rémi. Il livre aujourd’hui un message à François Hollande, son « ras le bol » contre l’immobilisme, juge-t-il, du Président de la République. Voici ses mots pour que vous puissiez juger par vous même.

Monsieur le Président de la République,
J’ai voté pour vous au second tour des élections présidentielles, j’ai voté pour votre programme, j’ai voté pour les idées que vous représentez ; les idées de la gauche, de Jaurès, du progrès social et de l’égalité. Aujourd’hui, que reste-t-il de ces valeurs, que reste-t-il de ces idées ?

VOULEZ-VOUS LAISSER CE MONDE À VOS ENFANTS ?

Vous voilà confronté à deux défis fondamentaux : celui de la crise économique, et celui de la crise écologique. La France compte maintenant huit millions de pauvres. Le terme pauvre n’est pas qu’un mot, pas qu’un chiffre, mais une réalité concrète : ce sont des personnes qui doivent tenter de vivre avec moins de 993 euros par mois, c’est-à-dire survivre.
Comme vous le savez, car vous avez certainement du lire le dernier rapport du GIEC, si d’ici vingt à trente ans nous ne réduisons pas considérablement nos émissions de gaz à effet de serre, nous courrons droit à la catastrophe. Un cercle vicieux menace notre civilisation, notre espèce ainsi que tous les êtres vivant sur Terre. Ces mots cachent toutes les morts que le dérèglement climatique va engendrer, toutes les tensions et les possibles guerres. Voulez-vous laisser ce monde à vos enfants, Monsieur le Président ?
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credit : David Baird

QU’AVEZ-VOUS FAIT DURANT CETTE PREMIÈRE MOITIÉ DE MANDAT ?

En tant que Président de la République, vous avez l’entière responsabilité de vos actes ou plutôt de votre inaction face à ces crises. Vous avez en main le pouvoir de changer les choses. Ce pouvoir, nous vous l’avons donné, nous, le peuple de gauche, nous les progressistes.Qu’avez vous fait durant cette première moitié de mandat ? Quelles sont vos réponses à ces deux défis ? Vous avez cédé par manque d’audace. Cédé à une classe dominante en menant une politique d’austérité. Vous avez volé des droits que nous avions acquis. Par exemple, celui du repos, de la retraite à laquelle vous avez pris quatre précieuses années. Vous avez taxé non pas les fortunés mais les pauvres, les personnes les plus fragiles, ces pauvres travailleurs qui se battent déjà pour survivre. Tout cela pour rembourser une dette dont ils ne sont en rien responsables, créée par des banquiers cupides, que votre prédécesseur a renfloués avec des sommes astronomiques et sans contrepartie.

LA FRANCE N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI RICHE

Vous le savez Monsieur, mais la richesse est très inégalement répartie.
Comment pouvez-vous accepter, en tant qu’homme de gauche, que huit millions de personnes souffrent de la pauvreté alors que les 10 % les plus aisés de France possèdent 48 % des richesses ?
Comment pouvez vous accepter que des personnes comme Bernard Arnaud, PDG de LVMH, possèdent un patrimoine de 27 milliards d’euros, soit presque deux millions d’années de SMIC ? A-t-il vraiment mérité ces 27 milliards ? De tels revenus sont-ils nécessaires ? D’où vient cette richesse, sinon du travail de ses employés sous-payés qui eux, se battent pour survivre?
Comment pouvez vous accepter, en tant que garant de la République et de ses valeurs d’égalité, que les patrons les mieux rémunérés de France touchent entre 400 et 1110 années de SMIC par an alors que juste sur l’année 2013, quatre cent cinquante trois SDF sont morts de faim dont vingt-huit enfants ? Ces enfants, Monsieur, auraient pu être votre progéniture. Si vous êtes un homme de gauche, vous devez certainement avoir la conviction que leur situation ne relève pas de leur volonté mais de la contingence de leur naissance et donc admettre que c’est cette même contingence qui fait que vous êtes Président de la République, qui, finalement, a différencié leur destin du vôtre.
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credit : stef niKo

UN PEU D’AUDACE !

Sachez Monsieur, que vous avez plusieurs moyens d’action à votre disposition, pour cesser toutes ces injustices. Il vous suffirait de taxer ne serait-ce qu’une partie supplémentaire de ces richesses issues du capital et de l’évasion fiscale, estimées à 600 milliards d’euros, afin de mieux la redistribuer. Il suffirait, par exemple, de seulement 13 milliards par an, selon le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) afin que tout citoyen français puisse ne plus souffrir ni de la faim ni de la soif.
Il ne s’agit pas par là de détruire le capitalisme. Encore moins de changer totalement le monde, mais d’avoir l’audace d’apporter une justice, et permettre à des personnes de pouvoir vivre dignement.

SIVENS ET NOTRE-DAME-DES-LANDES, DES SYMBOLES

Quelles ont été vos réponses face au grand défi du changement climatique ? Au lieu de lancer de grands projets et de grands investissements dans les énergies renouvelables, d’orienter le pays vers la croissance verte, vous réagissez violemment avec comme objectif la défense, coûte que coûte, des projets inutiles et destructeurs.
Sivens comme Notre Dame des Landes ne sont pas que de simples projets mais des symboles. Les maux de ce monde, de ce vieux monde, qui est sur le point de mourir. Ce monde consumériste qui ne prend pas conscience de la relation vitale que l’homme doit avoir avec la nature, un système qui en moins d’un siècle nous amène déjà au bord du précipice.
Il y a maintenant deux semaines, un jeune de mon âge a été assassiné. C’était un jeune homme militant qui ne croyait absolument pas en la violence et au pouvoir de la haine.

FACE AUX ABUS POLICIERS

Je me trouvais, hier, au rassemblement organisé à Toulouse, accompagné d’autres militants, dont une très large majorité était également pacifiste, afin d’exprimer notre refus et notre désarroi face aux abus policiers. Abus policiers démontrés par l’utilisation d’armes létales dont l’usage fut grandement abusif (flashball, grenade assourdissante ou offensive). Nous avons été pris en étaux par la Police, qui luttait contre des casseurs, groupe dont la démarche violente n’est pas acceptable.
Possédez-vous donc cette sagesse d’esprit, Monsieur, de ne pas opérer d’amalgame entre ceux dont le mécontentement est animé par la haine, et ceux qui, a contrario, s’indignent de manière pacifique ?
Un cordon de CRS nous a empêchés de quitter cette manifestation, qui s’est transforme progressivement en émeute. Alors que nous scandions notre pacifisme, tout en exhibant les paumes de nos mains, nous étions enfermés sur ces allées Jean Jaurès, triste théâtre des affrontements. Les forces de l’ordre, anciennement « gardiens de la paix », ont bafoué notre liberté de circulation, droit fondamental figurant dans un des textes régissant l’intégralité de la justice : la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen édicté en 1789. Déclaration intégrée dans notre Constitution, dont l’exécutif, a le devoir de veiller à son respect en vertu de l’article 5 de la Constitution.
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Enfin, nous avons pu sortir de ce guet-apens en passant par une résidence privée. Nous avions d’ailleurs été parmi les dernières personnes à pouvoir fuir cet enfer. Car par la suite, un CRS a bloqué la porte par laquelle nous avions pu fuir, violant ainsi un domicile sans autorisation. Cet infâme individu empêchait les habitants de la résidence de rentrer à leur domicile. Enfin, seulement ceux qui n’avaient pas « la couleur de peau appropriée ».
En effet, une famille « ne rentrant pas dans sa norme », qui par ailleurs n’avait rien à voir avec la manifestation a souhaité regagner son domicile, accompagnée d’un enfant en bas âge. Ils voulaient juste rentrer chez eux, fuir cette guérilla urbaine. Le CRS leur a refusé l’accès à leur propre demeure, alors que plus tard, une personne correspondant plus à l’idéal du bon français vu par le CRS, se vit autoriser l’accès à son domicile.

LA RÉPUBLIQUE A BESOIN DE LA CONFIANCE POUR VIVRE

Vous avez une part de responsabilité dans ces violations, vous êtes le garant du contrat social Monsieur, de ces règles et de ces droits qui régissent la bonne entente entre les citoyens.
Ce sont ces droits, ces devoirs constamment violés, cette rupture avec les intérêts du peuple et ce piétinement des valeurs fondamentales créent un véritable chaos dans la société. Une violence, Monsieur, qui peut nous mener aux pires atrocités, et mettre en danger notre République.
Si je vous écris cette lettre Monsieur, c’est pour vous adresser mon inquiétude quant à l’état actuel de notre pays qui est de plus en plus divisé, et dont l’avenir semble trouble. Je sais pertinemment que cette lettre ne va strictement rien changer à votre politique, mais cela peut être au moins un moyen de vous ramener à quelques unes de vos valeurs énoncées lors de votre campagne électorale : celles de la gauche et de la République.
Jaurès, qui est normalement un exemple pour tout homme de gauche, disait :  »La République c’est la confiance et l’audace. »
Si vous n’avez pas l’audace de relever les grands défis auxquels nous sommes confrontés, la confiance ne régnera jamais. Et je ne parle pas seulement de vous Monsieur, de vos intérêts égoïstes qui pourraient être l’envie d’être réélu, l’envie de voir votre cote de popularité augmenter ou tout autre abject artifice, mais de la République qui a besoin de cette confiance pour vivre. Agissez, ayez de l’audace avant que la confiance des Français en leur République ne disparaisse pour toujours et que renaissent les monstres du fascisme, de la haine.
Avec le peu de confiance qui me reste en votre audace.





 

lundi 24 novembre 2014

ZAD DU TESTET - interview d’un zadiste (l’école de la lutte)

samedi 15 novembre 2014, par Audrey, Phyl
Attention : les films produits par Tv Bruits - et seulement ceux-ci - sont libres de droits pour diffusion dans un cadre non commercial et si nous en sommes avisés.

A l’écoute des dernières infos il semblerait que la mort de Rémi rende le projet encore plus tendu. LE projet de Barrage se casse la gueule et c’est ce qu’on voulait.
petite info au passage : Je pense que Les ZAPATISTES ont beaucoup à nous apprendre sur l’importance des "martyres" dans le cadre de la lutte des classes, utilise ton "google" ;)
Le Zadiste qu’on entend ici nous exprime l’importance de ce qui s’est passé, se passe et se passera encore dans des environnements de luttes comme Sivens, Notre dâme des landes, Turrin, Lyon et sur tous les fronts de lutte des projets inutiles, consuméristes et anti-démocratiques.
Dans ces espaces se mettent en place des alternatives de comportement, de rapport à l’autre, d’économie réelle installant un rapport différent au monde. ça passe par la nourriture produite et mangée ensemble, le logement construit et défendu puis avec le temps par la transmission du savoir, les réalisations ensemble ou solo et la vie tout simplement.
L’établissement longue et consensuelle de ce qui doit être se met en place pas à pas. On voit des modèles fonctionner et d’autres afficher leurs travers, en tâtonnant et en faisant des erreurs on avance.
(...)Comme un enfant apprenant à marcher, avec ses débordements et ses excès, l’écriture et la réalisation d’un nouveau modèle de démocratie ne peut aboutir sans douleurs, ce serait un leurre bien commun que d’y croire. Les débordements (Bavures Policières) que nous venons de vivre en font partie intégrante
En cet Hiver 2014, Nous somme entrain de réaliser quelque chose de profondément sérieux et conscient dans ces ZADS : les forces vives de la résistance se fédèrent et apprennent à lutter de façon non-offensive en participant à la création d’un nouveau mouvement de conscience collective, citoyen et décroissant n’hésitant plus à contester l’injustice et à découdre physiquement.
Une ÉCOLE DE LA RÉSISTANCE EST ENTRAIN DE NAITRE AU CŒUR DES Tranchés ou l’action est menée par des cœurs Anarchistes guidés par l’amour de la vie face au esclaves de l’économie libérale.
Il n’est plus temps d’attendre car c’est entrain de se passer sous nos yeux , RIP Zied et Bouna (27 oct 2005), Timothée Lake (17 oct 2014), Rémi Fraisse (26 oct 2014) et de toutes les victimes du SHEITAN , LA LUTTE CONTINUE !!! MAIN OUVERTE ET POING LEVé bien haut !!!
ps : faites attentions au Bombes les copain(e)s on à besoin de vous entiers et libres pour sauver le monde... ;)
LOVE IS THE WAY !!!!

vendredi 21 novembre 2014

L'Islande annule (encore une fois) une partie des emprunts immobiliers des ménages

C’était une promesse de campagne : le Premier ministre islandais, Sigmundur Davíd Gunnlaugsson, élu en 2013, a confirmé que le pays allait annuler une partie de la dette des ménages islandais qui avaient contracté des emprunts immobiliers avant la crise de 2008.
La mesure, appelée « Leidréttingin » (‘correction’), permettra aux foyers qui avaient souscrit des emprunts hypothécaires indexés sur l’inflation avant 2008 de bénéficier d’une annulation d’une partie de leur dette, à concurrence de 4 millions de couronnes islandaises (25 800 euros). Depuis le mois de juillet, 69 000 familles islandaises ont sollicité de pouvoir profiter de cette mesure. Celle-ci leur permettra de réduire leurs mensualités de 13 à 14% en moyenne, soit une réduction individuelle de 95 à 130 euros.
Le gouvernement a prévu de financer cette mesure, qui devrait lui coûter l’équivalent de 4,3% du PIB du pays, par une augmentation des taxes sur les actifs des banques mises en liquidation en 2008.
En février 2012, le gouvernement islandais avait déjà annulé l’équivalent de 13% du PIB en prêts hypothécaires. Plus d’un quart des ménages islandais avainent été concernés par cette mesure. A l’époque, il avait signé un accord avec les banques partiellement nationalisées, pour annuler la part de l’endettement des ménages qui dépassait 110% de la valeur de leur propriété. De plus, en  Juin 2010, un jugement rendu par la Cour Suprême islandaise avait statué que les prêts indexés sur des devises étrangères étaient illégaux et que les familles n'étaient plus tenues de rembourser la part qui correspondait aux pertes de change de la couronne islandaise.
En 2013, il avait également incité les citoyens à accélérer le remboursement de leur prêt immobilier en réduisant la taxation des cotisations versées à leur fonds de pension, lorsque celles-ci étaient utilisées pour anticiper le remboursement de leur emprunt.
Ainsi, l’endettement des Islandais devrait se réduire, pour ne plus représenter que 94% du PIB, contre 105% aujourd’hui. Le gouvernement compte également sur cette mesure pour stimuler la consommation et la croissance.
Par ailleurs, on a également appris hier qu’un tribunal islandais avait décidé de condamner l’ancien CEO de la banque Landsbanki à 12 mois de prison, dont 9 avec sursis, pour manipulation de marché. Il rejoint ainsi Larus Welding ex-CEO de la banque Glitnir, ainsi qu’Hreidar Mar Sigurdsson, l'ancien CEO de la banque Kaupthing, et Sigurdur Einarsson, l’ex-président de son conseil, qui ont aussi été condamnés à des peines de prison.
Landsbanki, Glitnir, et Kaupthing étaient les 3 plus grosses banques de l’Islande. Elles s’étaient lancées dans une frénésie d’acquisitions, orchestrées par des hommes d’affaires islandais basés à l’étranger. En automne 2008, elles avaient accumulé l’équivalent du décuple du PIB du pays, lorsqu’elles se sont effondrées, ruinant le pays.
Ces condamnations illustrent l’approche différente adoptée par l’Islande par rapport au reste de la zone euro pour faire face à la crise financière. Contrairement à celle-ci, le pays n’a pas porté secours à ses banques en difficulté, mais il les a laissées faire faillite. Ce sont donc les créanciers de ces banques, et non les contribuables, qui ont subi les pertes correspondantes.
L'Islande est quasiment le seul pays du monde occidental à avoir lancé des poursuites au pénal contre les dirigeants de banques pour leur rôle dans la crise financière.

vendredi 14 novembre 2014

11/11/2014 11 nov 2014 Les fascistes, les vrais ennemis du peuple, ce sont les ultra-privilégiés, les 1 %, par Etienne Chouard Mots-clefs : Etienne Chouard...
les-crises.fr

samedi 8 novembre 2014



 Merci Alec Samoza    Utopie en lien réalité de demain 

 

Conférence Gesticulée Alec Somoza Rennes - Dailymotion

www.dailymotion.com/.../xtzk8m_conference-gestic...
1 oct. 2012
Regarder la vidéo «Conférence Gesticulée Alec Somoza Rennes» envoyée par associtesolidaire sur Dailymotion.


 

mardi 4 novembre 2014

Rémi Fraisse, victime d’une guerre de civilisation

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Le sociologue et philosophe Edgar Morin, le 20 octobre 2012.

A l’image d’Astérix défendant un petit bout périphérique de Bretagne face à un immense empire, les opposants au barrage de Sivens semblent mener une résistance dérisoire à une énorme machine bulldozerisante qui ravage la planète animée par la soif effrénée du gain. Ils luttent pour garder un territoire vivant, empêcher la machine d’installer l’agriculture industrialisée du maïs, conserver leur terroir, leur zone boisée, sauver une oasis alors que se déchaîne la désertification monoculturelle avec ses engrais tueurs de sols, tueurs de vie, où plus un ver de terre ne se tortille ou plus un oiseau ne chante.

Cette machine croit détruire un passé arriéré, elle détruit par contre une alternative humaine d’avenir. Elle a détruit la paysannerie, l’exploitation fermière à dimension humaine. Elle veut répandre partout l’agriculture et l’élevage à grande échelle. Elle veut empêcher l’agro-écologie pionnière. Elle a la bénédiction de l’Etat, du gouvernement, de la classe politique. Elle ne sait pas que l’agro-écologie crée les premiers bourgeons d’un futur social qui veut naître, elle ne sait pas que les « écolos » défendent le « vouloir vivre ensemble ».
Elle ne sait pas que les îlots de résistance sont des îlots d’espérance. Les tenants de l’économie libérale, de l’entreprise über alles, de la compétitivité, de l’hyper-rentabilité, se croient réalistes alors que le calcul qui est leur instrument de connaissance les aveugle sur les vraies et incalculables réalités des vies humaines, joie, peine, bonheur, malheur, amour et amitié.
Le caractère abstrait, anonyme et anonymisant de cette machine énorme, lourdement armée pour défendre son barrage, a déclenché le meurtre d’un jeune homme bien concret, bien pacifique, animé par le respect de la vie et l’aspiration à une autre vie.

Nouvel avenir

A part les violents se disant anarchistes, enragés et inconscients saboteurs, les protestataires, habitants locaux et écologistes venus de diverses régions de France, étaient, en résistant à l’énorme machine, les porteurs et porteuses d’un nouvel avenir.
Le problème du barrage de Sivens est apparemment mineur, local. Mais par l’entêtement à vouloir imposer ce barrage sans tenir compte des réserves et critiques, par l’entêtement de l’Etat à vouloir le défendre par ses forces armées, allant jusqu’à utiliser les grenades, par l’entêtement des opposants de la cause du barrage dans une petite vallée d’une petite région, la guerre du barrage de Sivens est devenue le symbole et le microcosme de la vraie guerre de civilisation qui se mène dans le pays et plus largement sur la planète.
L’eau, qui, comme le soleil, était un bien commun à tous les humains, est devenue objet marchand sur notre planète. Les eaux sont appropriées et captées par des puissances financières et/ou colonisatrices, dérobées aux communautés locales pour bénéficier à des multinationales agricoles ou minières. Partout, au Brésil, au Pérou, au Canada, en Chine… les indigènes et régionaux sont dépouillés de leurs eaux et de leurs terres par la machine infernale, le bulldozer nommé croissance.
Dans le Tarn, une majorité d’élus, aveuglée par la vulgate économique des possédants adoptée par le gouvernement, croient œuvrer pour la prospérité de leur territoire sans savoir qu’ils contribuent à sa désertification humaine et biologique. Et il est accablant que le gouvernement puisse aujourd’hui combattre avec une détermination impavide une juste rébellion de bonnes volontés issue de la société civile.
Pire, il a fait silence officiel embarrassé sur la mort d’un jeune homme de 21 ans, amoureux de la vie, communiste candide, solidaire des victimes de la terrible machine, venu en témoin et non en combattant. Quoi, pas une émotion, pas un désarroi ? Il faut attendre une semaine l’oraison funèbre du président de la République pour lui laisser choisir des mots bien mesurés et équilibrés alors que la force de la machine est démesurée et que la situation est déséquilibrée en défaveur des lésés et des victimes.
Ce ne sont pas les lancers de pavés et les ­vitres brisées qui exprimeront la cause non violente de la civilisation écologisée dont la mort de Rémi Fraisse est devenue le ­symbole, l’emblème et le martyre. C’est avec une grande prise de conscience, capable de relier toutes les initiatives alternatives au productivisme aveugle, qu’un véritable hommage peut être rendu à Rémi Fraisse.

lundi 3 novembre 2014

Espagne : Podemos donné en tête dans un sondage pour la première fois

politique espagnole Pablo Iglesias, le leader du parti Podemos, donné premier parti d'Espagne par un sondage.
Pablo Iglesias, le leader du parti Podemos, donné premier parti d'Espagne par un sondage. (Crédits : Reuters)
Romaric Godin  |   -  755  mots
Le parti issu du mouvement des indignados, Podemos, est crédité de 27,7 % des intentions de vote dans un sondage publié par El Pais ce dimanche. Un tremblement de terre politique de l'autre côté des Pyrénées.
C'est un véritable tremblement de terre qui, s'il se confirme pourrait redessiner la politique espagnole issue de la transition démocratique voici 40 ans. Dans un sondage publié ce dimanche 2 ooctobre par El Pais et réalisé par l'institut Metroscopia, le parti Podemos, âgé de huit mois seulement et issu du mouvement des Indignados, mouvement de lutte contre les mesures d'austérité prises en 2011 et 2012, obtient 27,7 % des intentions de vote. C'est 13,9 points de plus que voici un mois et 17 points de plus qu'en septembre, premier mois où ce parti a été intégré à ce sondage.

Déroute des grands partis traditionnels

Cette percée inédite se fait principalement au détriment des deux grands partis traditionnels espagnols. Le parti socialiste (PSOE) perd 4,7 points en un mois avec 26,7 % d'intentions de vote. Mais cette chute demeure limitée au regard de la dégringolade du Parti populaire (PP), du premier ministre Mariano Rajoy, frappé par ailleurs ce mois-ci par de nouveaux scandales de corruption. Le PP qui, jusqu'ici, malgré la politique d'austérité, avait limité les dégâts, n'est plus désormais crédité que de 20,7 % des intentions de vote contre 30,2 % voici un mois. En 2011, le PP avait obtenu 44,6 % des voix.

La poussée de Podemos

Podemos avait obtenu le 25 mai dernier, lors des élections européennes, 7,97 % des voix et cinq députés européens qui, depuis, ont rejoint le groupe de la Gauche Unie européenne. Le parti a réuni voici quelques semaines sa première convention. Son caractère participatif et anti-establishment, ainsi que son programme opposé violemment à la politique d'austérité du gouvernement Rajoy et à la corruption, a rencontré un vrai écho dans la société espagnole.

Une « colère citoyenne » ?

Selon El Pais, qui comme la plupart de la presse madrilène, n'a cessé de sous-estimer et de combattre Podemos, ce sondage ne reflète pas des intentions de vote, mais une « colère citoyenne » liée aux scandales de corruption qui ont secoué le Parti Populaire. Le sondage aurait en effet été réalisé durant la semaine où les révélations de pots-de-vin au sein du PP ont secoué l'Espagne.

Les effets de l'austérité

Certes, il est encore un peu tôt pour voir en Podemos une force centrale de la politique espagnole. Mais la tendance de ce parti à progresser dans l'opinion est désormais une évidence. Elle tranche avec l'optimisme béat des partisans de l'austérité qui veulent faire de l'Espagne un modèle. Certes, la croissance espagnole est repartie depuis la fin de 2013. Au troisième trimestre de cette année, le PIB espagnol a progressé de 0,5 %, ce qui est sans aucun doute une bonne performance au niveau européen. Mais ce n'est guère un effet de l'austérité : les exportations espagnoles semblent à bout de souffle et c'est la demande intérieure, principalement la consommation qui progresse, en raison de la pause dans l'austérité salariale. C'est donc la fin de l'austérité qui soutient la croissance espagnole. L'effet de la baisse du coût du travail est loin d'être encore positif.

Elections en novembre 2015

Surtout, les effets de l'austérité dans la société demeurent immenses. Le chômage baisse, mais il est encore proche de 24 % de la population active. Le PIB est encore en recul de près de 9 % par rapport à son niveau de 2008. La faiblesse des salaires et l'appauvrissement général a conduit à un mécontentement qui rend la corruption encore plus insupportable. Indéniablement, l'Espagne est une nouvelle victime politique de l'austérité. Les élections de novembre 2015 s'annoncent incertaines. Le pays risque d'être difficile à gouverner. L'alliance entre PP et PSOE paraît difficile. Mais le PSOE acceptera-t-il de s'allier avec Podemos ? Rien n'est moins sûr.

Phénomène européen

L'Espagne s'inscrit ainsi dans une longue série en Europe. En Irlande, là aussi pourtant un « modèle » pour les observateurs,  l'austérité a fait émerger le Sinn Fein, nationalistes de gauche, qui représentent désormais un quart de l'électorat selon les sondages. En Italie, le Mouvement 5 Etoiles de Beppe Grillo réussit à capter entre 20 et 25 % des électeurs. En Grèce enfin, Syriza est donné en tête avec près de 30 % des intentions de vote. Sans compter bien sûr, les déroutes des partis traditionnels dans d'autres pays qui ont pratiqué l'austérité comme les Pays-Bas ou la France. La BCE est parvenue en 2012 à contenir la crise financière. Mais les crises économiques et politiques demeurent plus que jamais d'actualité.