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506 pages, 20 euros, éditions les Petits Matins - 2013 (première édition en 1992)

1/9) introduction

René Dumont (13 mars 1904 – 18 juin 2001) était un emmerdeur comme on les aime, qui bouscule nos idées reçues, dit ce qu’il faudrait penser et témoigne par sa vie de ce qu’il faudrait faire. Avec lui, on aurait du savoir que les ordinateurs ne donnent pas à manger, que le socialisme a tragiquement échoué, que le libéralisme est aux abois, que l’alternative tiers-mondiste s’est effondrée, qu’un modèle de développement fondé sur une croissance infinie ne peut que conduire à l’autodestruction. René Dumont  était juste ce qu’il faut, trop écolo pour les socialistes, trop anarchiste pour les écolos, trop empirique pour les marxistes, trop étatiste pour les libéraux, trop agronome pour les économistes, trop socio-économique pour les agronomes, trop pragmatique pour les scientifiques, trop enflammé pour les universitaires, trop prudent pour les militants, trop exigeants pour les tiers-mondistes et trop anticonformiste pour les pouvoirs. Bref, René Dumont a eu raison contre beaucoup de monde, indiquant la plupart des grandes tendances négatives de l’évolution des sociétés dont nous payons le prix maintenant. C’est le propre des visionnaires d’avoir raison trop tôt et de passer pour des illuminés. Dumont est un prophète. Replacés dans leur perspective historique, les cris d’alerte qu’il n’a cessé de lancer, que ce soit sur la famine montante, la croissance démographique, les mécanismes de mal-développement, l’impasse du tiers-monde, l’échec du socialisme, l’épuisement des ressources, la rupture des équilibres naturels figurent au rang des grandes lucidités de ce siècle. « D’avoir joué Cassandre ne suffit pas à me consoler de l’incendie de Troie. »
Notons que René Dumont n’aime pas qu’on le qualifie de « prophète ». Il pense que n’importe qui aurait pu arriver aux mêmes conclusions. A condition néanmoins d’avoir consenti à faire comme lui ; chausser des bottes, aller au contact, l’œil libre de tout crible idéologique, et l’esprit ouvert, dégagé de toute pesanteur. Mais il ne peut que constater que la ligne d’horizon est bel et bien fermée. Epuisement irréversible de l’énergie, des ressources naturelles, des matières premières. La pression démographique et migratoire devient une pression contre la paix. « Nous serons battus par le terrorisme. » Le grand témoin du XXe siècle jette alors son dernier feu de Cassandre : « Bon gré, mal gré, nous serons impliqués. Ce qui est juste puisque nous sommes tous responsables. »
Notons enfin que son premier acte politique fut de distribuer en 1919 un tract exigeant le droit de vote des femmes. Il n’avait alors que quinze ans. Depuis il n’a jamais cessé de faire entendre sa voix. Outre d’innombrables rapports et articles, René Dumont a publié une bonne quarantaine de livres. Cette biographie de Jean-Paul Besset est un excellent moyen de diffuser son discours au-delà de sa mort.

2/9) Le pacifiste René Dumont

Le 2 août 1914, le tocsin sonne : c’est la guerre ! Le môme Dumont est tout excité. Son oncle le foudroie alors du regard : « Tais-toi ! La guerre, c’est l’assassinat des paysans. » Il s’aperçoit que le curé lui ment quand il prétend que Dieu est avec la France alors qu’il a vu de ses propres yeux le Gott mit uns gravé sur les ceinturons allemands. Lors de son enterrement le 19  juin 2001, la dernière volonté de René Dumont consista à faire entendre Boris Vian chantant « Le Déserteur ».
Le pacifisme constituera son seul dogmatisme. Il entame la lutte contre toutes les armées, contre toutes les guerres. Son service militaire fut homérique. En 1924 à l’Agro, les élèves sont astreints à la préparation militaire pour devenir officiers de réserve. Pendant ses 18 mois de service national, il se bat comme un fou contre l’institution militaire. Quand, lors du premier exercice, le lieutenant lui demande ce qu’il ferait s’il y avait une mitrailleuse ennemie sur la colline en face, Dumont n’hésite pas : « Je mets les chevaux à l’abri. » Il sera interné en 1926 dans un hôpital psychiatrique : « Schizophrène. » Après son retour d’Indochine en 1932, Dumont milite avec les Combattants de la paix pour un « pacifisme intégral et résolument non aligné ». Le fond de doctrine est résumé par deux citations : « Aucun des maux que l’on veut éviter par la guerre n’est un mal plus grand que la guerre elle-même (Bertrand Russel) » et « On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels (Anatole France, 1922). » Il affichera souvent par la suite un badge à la poitrine : « La seule victoire, c’est la paix. » En septembre 1939, il signera avec Jean Giono et Louis Lecoin un tract qui appelle à « la paix immédiate ».
Nazisme ou pas, la guerre lui apparaît comme l’ennemie numéro un. Il s’abstiendra complètement pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lui, le militant antifasciste, se retire dès qu’il faut prendre une arme, même pour son camp. En toutes circonstances, il est contre les guerres, y compris dans des cas limites comme la guerre contre l’Allemagne nazie ou quand un ses chers peuples du tiers-monde se soulève. Mêmes « populaires », les guerres lui font peur parce qu’il sait que ceux qui vont mourir un fusil à la main sont ceux qui ne pourront plus manier la faux ou pousser la charrue. Pour Dumont, les vraies difficultés commencent après les révolutions. Il ne suffit pas de renverser Marcos ou Somoza : « La révolution procure des missions exaltantes mais le développement requiert d’obscurs dévouements. » Quelle que soit sa « compréhension » des révoltes, l’agronome en appelle systématiquement à des stratégies non-violentes à la Gandhi. Novembre 1954, début des hostilités en Algérie. Guy Mollet lui demande de lui expliquer comment il pourrait mettre en œuvre une réforme agraire. Dumont lui répond : « Monsieur le président du Conseil, mon projet de réforme agraire n’a plus aucun sens aujourd’hui, nous sommes en guerre. Il faut négocier l’indépendance. » Il signe à tour de bras les manifestes pacifistes et anticolonialistes, comme celui des 121 contre la guerre d’Algérie en 1960. Faire la moindre concession à la guerre revient pour lui à encourager son développement.  « La guerre est un crime organisé, les militaires en sont les ordonnateurs et les bras. »  Ses diatribes – « les militaires sont la plus grande source de gaspillage, ils gaspillent du travail, de l’espace, de l’énergie, des minéraux rares, ils polluent les airs et les eaux » - montrent la force de ses convictions. « Il en coûterait cinq fois moins pour protéger la planète que pour continuer à préparer sa destruction… Réduction des dépenses d’armement jusqu’à leur intégralité. »
Le 17 janvier 1991, la guerre du Golfe est déclarée. Le président Bush apparaît sur l’écran et annonce « un nouvel ordre mondial ». Le vieux professeur se retourne, défait, vers sa compagne : « Toutes mes batailles se terminent ce soir, c’est la défaite de ma vie. » Pour Dumont, cette guerre donne le départ au grand affrontement Nord-Sud. « Bush ne fait pas la guerre à Saddam Hussein, il fait la guerre pour le pétrole, le pétrole à bas prix qui garantit à l’Occident la continuation de sa domination et de ses gaspillages. » Ce n’est donc pas un hasard si l’un de ses derniers livres qui paraît en 1992 est consacré à la guerre du Golfe, titré Cette guerre nous déshonore, quel nouvel ordre mondial ?

3/9) Le tiers-mondiste René Dumont

En 1923, dans le cadre de l’Agro, René Dumont fait un stage dans une ferme au Maroc. Du côté de Taza, les fellahs évoquent l’année de la route. Ceux-ci ont en effet été mobilisés en corvée par l’armée « juste au moment des semailles d’automne » pour construire une route asphaltée pour faciliter les échanges. Or, note le jeune Dumont, dans cette région aride, « on ne compte pas plus de deux bonnes récoltes en moyenne tous les cinq ans. » Conséquence, « l’année d’après, il y a eu une grande faim ! ». De plus par la route vont arriver le marchand et ses produits alléchants. En 1932, une longue escale d’un mois en Inde lui permet d’observer un autre grand trait de la colonisation : le système anglais a ruiné l’artisanat local – concurrence du textile oblige – et comprime les cultures vivrières en favorisant les denrées d’exportation dont Londres avait besoin. Que ce soit en Asie, en Afrique ou en Amérique du sud, la même machinerie coloniale est à l’œuvre : elle prive les uns de ce dont ils ont besoin pour satisfaire le luxe et l’artifice des autres. Les intellectuels de la gauche tiers-mondiste rêvent de modernité, de rattrapage du Nord par le Sud. Dumont en appelle à la modestie, à l’autosuffisance alimentaire, aux technologies appropriées. Il rejette le qualificatif méprisant de « sous-développés » : « Il sous-entend que nos sociétés occidentales sont des modèles à suivre aveuglément. »
De 1 à 2 au XVIIIe siècle, l’écart global entre pays du Nord et pays les moins avancés du Sud est passé de 1 à 30 pendant la colonisation ; il atteint 1 à 70 à la fin du XXe siècle. René Dumont dresse l’inventaire : c’est l’Occident qui pille les matières premières, qui impose l’échange inégal, qui profite du mal-développement en l’organisant, qui protège et arme les dictatures, qui impose ses lois commerciales au nom des avantages comparatifs, qui pèse sur les prix et détruit les agricultures, qui bouleverse les climats, qui profite des flux financiers. C’est l’Occident qui « condamne la majorité du monde à la misère perpétuelle ». Il ose : « Notre espoir d’une survie un peu prolongée ne repose que sur la prolongation de la misère de la majorité de l’humanité. »Il sait que les prédateurs néo-coloniaux ont désormais pour nom FMI, OMC, dette, « avantages » comparatifs, échange inégal. Mais il constate aussi que depuis l’indépendance des colonies « Les nouveaux dirigeants exploitent encore plus le peuple que les colons. »
« Le premier obstacle au développement réside dans l’existence minorités privilégiées abusives. Le second est d’imiter le modèle de l’ancien colonisateur. » Sa désillusion est totale et aboutit au début des années 1980 à trois volumes intitulés clairement Finis les lendemains qui chantent.  1973 au Bangladesh, Dumont exaspéré s’exclame : « So much to be done, so may people our of work. » Il explique au Sud que les sommets atteints par le Nord, en partie sur son dos, lui sont inaccessibles, tant pour des raisons économiques qu’écologiques. Il l’exhorte à ne compter que « sur ses propres forces », à mobiliser d’abord ses ressources locales, les femmes, les paysans, les artisans, les médecins aux pieds nus… Traction animale plutôt que tracteur, fumure organique plutôt qu’engrais, villages plutôt que mégalopoles, éducation fonctionnelle plutôt qu’universités, production vivrière plutôt qu’aide alimentaire ou culture de rentes, des charrettes plutôt que des Mercedes ou des tanks. En Sierra Leone, il déclare que le pays court à la ruine. Pourquoi ? l’interrogent les journalistes. « Dimanche je suis allé à la messe. J’ai compté trente Mercedes et un seul vélo sur la place de l’Eglise. »
Lui qui avait prédit que la misère des campagnes créerait celle des villes assiste, impuissant au développement de la bidonvilisation, ce qu’il appelle une « déséconomie d’échelle », absolument ingérable : « Mexico est le cancer du Mexique et Dakar celui du Sénégal. » Mais quand RTL l’interviewe à la mort du général de Gaulle en novembre 1970, il répond : « Un homme bien connu est mort ce matin et des milliers d’autres dans un cyclone au Bangladesh. Je vais vous parler de ceux-ci. »

4/9) L’agronome René Dumont

Pour nourrir les hommes, il faut d’abord aimer la terre. Et c’est peu dire que René Dumont se passionne pour la terre. « Dès que j’ai eu la force physique de prendre la fourche au poing, je l’ai fait. » Intégré à l’Institut agronomique national en 1922, le professeur qu’il deviendra a voué sa vie et son métier à la production agricole. Des djebels aux deltas, des savanes aux sierras, ce sont des centaines de sociétés rurales que l’agronome étudie de près et dont il ramène les angoisses et les colères. En Asie ou en Afrique, il partage le bol de riz ou la boule de mil. « Etre expert, c’est d’abord connaître et partager la vie des paysans. » Partout dans le tiers-monde, l’agronome plaide pour la réhabilitation du travail manuel. « Apprendre à labourer est plus urgent que le théâtre de Racine », répète-t-il en Afrique où le diplôme universitaire a pris une dimension quasi-mythique. Péché mortel selon Dumont : les diplômes servent principalement à fabriquer des fonctionnaires parasitaires. Abidjan, faculté des sciences. Les étudiants applaudissent à tout rompre son discours sur la dégradation des termes de l’échange et les inégalités Nord-Sud. Soudain il hausse le ton et tend un doigt accusateur : « Vous êtes un par chambre, vous vivez comme des petit-bourgeois, savez-vous combien ça coûte aux familles de paysans pour vous entretenir ? » Silence glacial. Il en appelle à une éducation fonctionnelle : « à six ans les enfants peuvent repiquer, sarcler en terre légère, arroser, commencer à produire des légumes ».
Dumont découvre l’Amérique du Sud en 1957. Dès son arrivée à Bogota, on le prévient : « Si vous prononcez le seul mot de réforme agraire, vous serez immédiatement expulsé. » Pourtant en 1957, il s’envole vers Mexico ; Norman Borlaug vient de créer une variété de blé adaptée aux milieux tropicaux semi-arides, capable d’accepter de fortes doses d’engrais azotés. Pour le tiers-monde, l’agronome a cru aux semences miracles de la « Révolution verte »  Dumont sera le premier agronome européen à rencontrer Borlaug : vive la science et la technique ! Mais chez lui, le technicien est toujours inséparable du sociologue. Il s’interroge sur les conditions socio-économiques de l’application de la Révolution verte dans un pays comme l’Inde. Le paquet technologique nécessaire coûte très cher : usage massif d’engrais chimique et de pesticides, mécanisation, irrigation. « Seuls les riches peuvent investir, si bien que la Révolution verte enrichit les riches et appauvrit les pauvres. »
Pourtant en France, il fut un des artisans du plan Monnet au sortir de la guerre et un propagandiste de la révolution agricole à base d’exode rural, d’engrais chimiques et de tracteurs. Jusqu’en 1953, il y fera merveille, intensifiant, défrichant, élargissant les mailles des bocages et assainissant les marais. La révolution fourragère des près en culture continue ne suffit pas, il y adjoint la mécanisation : « On ne peut mettre un tracteur dans chaque ferme de huit hectares. »

5/9) Le converti René Dumont

Le plus impressionnant tient au changement que René Dumont a su opérer dans ses propres certitudes, n’hésitant pas à penser contre lui-même puisque la vérité le voulait. Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, cet agronome obsédé par l’impératif alimentaire avait conquis le titre de premier productiviste de France. Trente ans plus tard, alors qu’il atteignait les 70 ans, découvrant l’irruption de la crise écologique et son impact sur la production agricole, il n’a pas hésité à se transformer en premier écologiste politique de France. C’est une autre conception à la vie qui entre en jeu : « Le productivisme fait perdre tous les éléments de base à la culture paysanne fondée sur l’économie des ressources et le respect du pain quotidien, de la nature et de la vie. »
En 1969, Barbara Ward l’invite à participer à ce qui va devenir, avec l’onction des Nations unies, la première bible officielle de l’écologie, Our Small Planet. Si René Dumont s’est précipité dans l’écologie, c’est bien parce que la terre, outil de travail de la paysannerie, est menacée. Dès la fin des années 1970, son opinion est faite : « J’ai reconnu à cette époque toute l’étendue de mon ignorance. » Le gigantisme, les grands barrages, les combinats, les élevages industriels, l’abus d’engrais… tout ce qui dépasse l’échelle de la communauté concernée maintenant l’effraye. Comme l’agriculteur dans son champ, il a la conscience des limites : « Quand les prévisionnistes nous disent qu’en l’an 2000 l’agriculture des Etats-Unis ne produira plus que 0,5 % du PNB, je me demande si nous n’allons pas, au siècle prochain, manger du marketing. »
Au début des années 1960, le Comité d’aménagement du Haut-Rhin avait décidé de transformer la plaine humide du Ried en zone à maïs. L’agronome René Dumont intervient pour assainir, drainer, remembrer : c’est son boulot. Les protestations et les pancartes d’Antoine Waechter et de Solange Fernex n’y changeront rien. Une quinzaine d’années plus tard, le candidat écologiste René Dumont aux présidentielles de 1974 parcourt les villages du Ried en compagnie d’Antoine Waechter et de Solange Fernex. C’est en France que ses premières inquiétudes avaient vu le jour, et elles sont d’abord sociales. La modernisation avait entraîné la dégradation des termes de l’échange agriculture-industrie, la nécessité de crédits de plus en plus lourds pour des matériels de plus en plus complexes, des régions sacrifiées, l’exode rural… la productivité se faisait au détriment des hommes et de l’emploi. Dumont s’est remémoré le discours d’un membre d’une tribu au Maghreb : « Les colons nous ont pris nos terres et, avec leurs tracteurs, ils nous prennent aussi le travail. » Quelque part aussi son atavisme paysan se rebiffe contre une trop forte artificialisation de la nature. La société des hommes n’a-t-elle pas accumulé trop de moyens d’exploitation par rapport aux ressources du milieu naturel ? Dans les serres des Pays-Bas, il assiste à l’aboutissement de 8000 ans d’agriculture : tout y est artificiel, le sol, l’eau, l’air, et les plus belles tomates du monde n’ont plus de goût. Comment Dumont aurait-il pu passer à côté de l’écologie ? A près de 70 ans, il s’exclame : « Il nous faut rechercher les bases d’une civilisation qui tienne compte des contraintes écologiques. »
L’écologiste fait frémir en dressant le bilan des menaces, des destructions, des gaspillages : « La domination humaine n’est acceptable que si elle cesse d’être totalitaire sur la nature. »

6/9) L’écologiste René Dumont

A partir des années 1970, c’est l’écolo René Dumont qui entre en scène. Il fait économiser la lumière dans ses conférences. Il condamne « l’univers de la bagnole, la plus grosse erreur de civilisation du siècle ». Il vitupère les emballages, le gâchis de la publicité, l’overdose d’engrais, les climatiseurs et les escaliers roulants. Son livre de 1972, L’utopie ou la mort, constitue le premier ouvrage de référence de l’écologie française. En 1973, l’agronome compte parmi les rares à se féliciter du choc pétrolier : relèvement des prix, instauration des quotas, mesures d’économies d’énergie. « On reconnaîtra un jour que les restrictions des fournisseurs arabes auront contribué à faciliter la survie de l’humanité. » Il écrit dans L’Utopie ou la mort ! : « Si nous ne parvenons pas à réduire les émissions de gaz carbonique, la dégradation des climats risque d’atteindre le point de non-retour à partir duquel on ne serait plus sûr de pouvoir rétablir un ordre climatique viable. »
En ce début d’année 1974, Le président de la République française, Georges Pompidou, vient de mourir. Une élection anticipée aura donc lieu. Dumont rentre d’Alger. A Orly, on l’attend : « Voilà, les mouvements écologistes se sont réunis. Ils ont décidé d’apparaître politiquement en ayant un candidat à l’élection présidentielle. Nous avons pensé à toi… » Dumont : « D’accord, j’ai trois semaines de vacances avant de repartir, je vous les donne. A une condition cependant, qu’on parle du tiers-monde ! » Au programme de la présidentielle : la réduction de la consommation du tiers le plus riche de la population française, le cancer de l’automobile, la folle course aux armements, la folie nucléaire, la démographie galopante, une diminution radicale du temps de travail, la « limitation de la croissance économique aveugle », l’arrêt du gaspillage des ressources naturelles et de l’exploitation du tiers-monde… ». Quand le candidat Dumont se présente devant l’ORTF, il tombe sur un panneau « Interdit aux animaux ». Il déclare aussitôt que, relevant lui-même du monde animal, il n’entrera pas dans ce lieu. A un déjeuner de presse, Dumont prévient : « S’il y a à la fois du poisson et de la viande, je n’y vais pas. » Passant à la télévision, il s’attaque au tabou numéro un, la voiture ; il propose d’augmenter le prix du super à 5 francs alors qu’il se vendait 1,50 francs. Il déclare par exemple : « La civilisation de l’automobile particulière est en train de renforcer la famine mondiale. » Il se saisit d’un verre d’eau et le boit très solennellement en direct « avant que nous n’en manquions ». L’écologie politique obtiendra seulement 337 000 voix (1,33 %). Mais l’écologie politique est lancée et pas question d’appeler à voter pour le candidat de la gauche au deuxième tour.
René Dumont soutient Brice Lalonde qui se présente à l’élection présidentielle de 1981 : « Un écologiste contre un socialiste, je soutiens l’écologiste. » En 1986, il est tête de liste des Verts à Paris pour les élections législatives à la proportionnelle. En 1988, quand des militants écologistes lui proposent de se joindre à eux pour protester contre la « trahison » de Brice Lalonde qui a accepté d’être ministre de l’environnement, le professeur refuse de s’y joindre : « Si Brice estime qu’il peut faire quelque chose, il a eu raison d’accepter. C’est un problème de conscience et on verra à l’usage. » Mais en 1989, invité par Brice Lalonde à participer au lancement de Génération écologie, on parle surtout d’enjeux électoraux. Dumont se lève et déclare : « Je vous ai écouté avec une stupéfaction sans cesse croissante. Au revoir. » Avec lui, il y a toujours quelques chose qui ne va pas. Si on construit un barrage, il le trouve trop gros. Il y a toujours trop de fonctionnaires, ou trop de voitures, ou trop de dépenses d’armement : « Je suis obligé de dramatiser parce que les gens ne s’inquiètent pas assez. » A ceux qui lui reprochent un comportement « catastrophiste », il rétorque que c’est plutôt leur propre attitude qui est « catastrophique ».
Il restera « le plus rouge des Verts » et on devrait se souvenir encore longtemps de son éternel pull rouge. Dumont est désormais convaincu qu’une course de vitesse est engagée pour arrêter la dégradation du milieu naturel, sans l’équilibre duquel la société humaine sombrera dans le déclin économique et la dislocation sociale. Pendant que la production mondiale explosait pendant les Trente Glorieuses, le capital naturel a été entamé aux limites de l’irréparable : « Nous sommes en train de brûler en quelques dizaines d’année les réserves accumulées en quelques dizaines de millions d’années. » Les critiques n’ont pas manqué contre son « catastrophisme », son « archaïsme » ou son « malthusianisme ». Mais il en est persuadé : « Plus nous tarderons, plus nous paierons cher la note. » Il presse l’opinion et ses dirigeants de « regarder la réalité en face. » Il reste réaliste : « On reconnaît dans les milieux informés les limites de notre petite planète. On reconnaît le danger de surpopulation. Mais, encore une fois, on n’agira que lorsqu’il sera trop tard. »

7/9) Le malthusien René Dumont

Toute sa vie, l’agronome René Dumont s’obstina à rendre compte de cette évidence qui lui avait sauté aux yeux en 1930, sur les bords du fleuve rouge : l’expansion démographique est en train de miner la planète. A cette époque, le delta indochinois ne comptait encore que 430 habitants au kilomètre carré, avec cependant des pointes à près de 1000 à l’ouest et au sud. Le jeune ingénieur passait ses journées parmi les familles vietnamiennes à étudier les méthodes d’intensification de la culture du riz. Il en avait tiré la conséquence essentielle : « Aucun progrès sensible ne pourra être réalisé tant que le delta portera un excès de population qu’il ne peut ni nourrir convenablement ni occuper normalement. » Dans son livre La culture du riz dans le delta du Tonkin (1935), il constatait que « la classe pauvre jeûne » et il annonçait que « la misère va s’accroître ». Il dénonçait l’« erreur monstrueuse des autorités coloniales françaises que constitue l’extension à l’Indochine de la loi du 31 juillet 1920 réprimant la provocation à l’avortement et la propagande anticonceptionnelle ». Que font les pauvres ? des gosses. Et comment nourrit-on de plus en plus de gosses ? En surexploitant les sols et les ressources naturelles jusqu’à l’épuisement, en dégradant l’écosystème. Pour l’agronome, il n’y a aucun doute : « L’agriculture ne peut plus assurer la sécurité alimentaire mondiale… La loi des rendements décroissants des facteurs de production domine l’agriculture. » Tout son univers avait basculé le jour où il découvrit que la terre n’est pas inépuisable, pire qu’elle est en train de s’épuiser : « L’Afrique consomme tous les jours son capital de fertilité comme on exploite une mine. » Pour lui « la réduction des naissances serait le vrai remède ».
Mais quels que soient les régimes, les cultures et les religions, personne n’écoute. Le « croissez et multipliez » constitue la certitude commune de l’humanité. Le communiste Maurice Thorez s’en prend directement à Dumont : « Les communistes condamnent les conceptions réactionnaires de ceux qui préconisent la limitation des naissances et cherchent ainsi à détourner les travailleurs de leur bataille pour la paix et le socialisme. » Dans l’ouvrage Richesse et population, Alfred Sauvy écrit : « Le nombre crée la pression et la pression fait jaillir la qualité. » Avec Economie agricole dans le monde (1953), l’agronomie déroule le fil d’une autre logique : à partir d’un certain seuil, la pression démographique conduit au déclin. « L’équilibre biologique est une notion à laquelle l’esprit toujours paresseux résiste. Sa nécessité est niée par une bien curieuse conjonction : celle des catholiques et des marxistes ». « Les possibilités offertes par la nature sont limitées », écrit-il en 1966. A la différence de tous ceux qui annonçaient la « défaite de Malthus », l’observateur inlassable des réalités de terrain n’a cessé de constater que « la fécondité galopante ne fournit pas de main d’œuvre mais un surplus de bidonvilles. » Pire, elle renforce les dépendances et les dominations : « L’explosion démographique est la plus fidèle alliée du néocolonianisme. »
En Afrique, dès 1962, c’est à l’idée dominante qui veut que le continent soit sous-peuplé que Dumont s’oppose en juxtaposant deux chiffres : 3 % de croissance démographique contre 1 % de croît agricole. En 1965, Boumediene déclare en s’emparant du pouvoir qu’à la fin du siècle l’Algérie sera une grande puissance grâce à ses 40 millions d’habitants. Dumont lui fait tenir immédiatement un  message : « Sur 40 millions d’Algériens, il y aura 39 millions de miséreux et 1 million de privilégiés. » En 1965, Dumont titre son deuxième ouvrage sur le pays de Mao La Chine surpeuplée. Tiers-monde affamé. Il y prévient que plus le gouvernement tardera à prendre des mesures, plus celles-ci se  révéleront féroces. Des décisions interviennent effectivement en 1970, et avec quelle brutalité (enfant unique, avortement obligatoire) ! Dumont ne gémit pas : « De la Chine au Kenya, il n’est malheureusement plus possible, sans danger pour le pays, de laisser aux couples la liberté de se reproduire à leur guise. » Dès 1966, dans Nous allons à la famine, il avait fait ses comptes : avec un taux moyen de croissance démographique prévisible de 2,7 % l’an, le tiers-monde compterait près de 5 milliards d’habitants en l’an 2000. « La catastrophe est inévitable », concluait-il. «  En envoyant dans ces pays le médecin et la religieuse avant l’agronome, on a permis aux enfants de survivre aux épidémies avant de leur préparer la nourriture pour qu’ils puissent vivre dignement. » En Egypte, en 1967, au grand dam des autorités religieuses, il confronte la hausse de la natalité à la baisse au débit du Nil. Au Bangladesh, où l’agronome se rend pour la première fois en 1973, il découvre le « risque de surpeuplement le plus effroyable ». La croissance démographique va rendre les moussons encore plus meurtrières, prévient-il, dans la mesure où la population, faute de place, sera amenée à s’installer sur les zones ruinées périodiquement par les inondations ou par les cyclones.
Le développement est la meilleure des pilules, s’accorde-t-on à dire à la conférence mondiale de Bucarest sur la population (1974). Dumont estime que les conditions actuelles de dénuement économique et de crises écologiques posent le problème démographique dans des termes différents de ceux qu’a connus l’Europe : « C’est quand la population s’emballe que s’amplifient les dégâts du productivisme, compromettant les moyens mêmes de production ». On n’a plus les capacités d’assurer les conditions du décollage économique. La vérité oblige aujourd’hui à reconnaître que la natalité n’appelle pas la richesse et le développement n’est pas au rendez-vous pour contenir la natalité. Dans un contexte de baisse de la mortalité et de pénurie économique, la croissance de la population resserre les mailles du sous-développement et aggrave la destruction de l’environnement. Comme l’annonçait Dumont, la « bombe à retardement » a frappé. Depuis 1975, l’agronome estime qu’après examen de nos potentialités agricole, il ne faudrait jamais dépasser 7 ou 8 milliards d’habitants au total.
Au tournant des années 1980, les théories ultralibérales prennent le relais des aveuglements archaïques. Guy Sorman (un « ignorant », lâche Dumont) annonce la défaite de Malthus et, dans un ouvrage de 1986, il fait de la croissance démographique la « nouvelle richesse des nations ». Au même moment, Jean-Claude Chesnaix, dans La revanche du tiers-monde, qualifie la croissance démographique de moteur du développement par la dynamique qu’elle enclenche, par « la pression à l’innovation ». Dumont voit ses amis tiers-mondistes faire le dos rond. Dumont lance aux tenants de la thèse libérale : « Quand vous aurez partagé le repas des mal-nourris, vous aurez droit à la parole. » Qu’un enfant soit décédé directement d’inanition ou indirectement de kwashiorkor (prostration à la suite d’un déficit en protéines) ou de marasme (fonte musculaire par manque de calories), il n’empêche qu’il est mort !
En 1989, il se sépare avec fracas de Frères des hommes, l’organisation non gouvernementale avec laquelle il travaillait étroitement, dans la mesure où celle-ci se refuse à inscrire la surnatalité comme une cause essentielle du sous-développement. Dumont ne peut admettre que cette organisation tiers-mondiste écrive : « Une bouche de plus à nourrir, c’est aussi deux bras et un cerveau prêt à travailler, donc à produire. » Car dans ses incessants va-et-vient autour de la planète, l’agronome a trop souvent vérifié combien l’expansion de la natalité creusait la tombe des vivants. Un gosse des collines du Bihar indien lui demande : « Quel mois chez toi on a faim ? » Les principes moraux de respect de la personne qu’on lui oppose ne l’impressionnent pas. Il invoque pour sa part une autre morale : « A quoi bon amener à la vie un enfant pour laisser mourir un peu plus loin ceux qui sont déjà nés ? » Le prétexte productiviste le scandalise tout autant : « Les deux bras de plus, que peuvent-ils produire chez les paysans sans-terre ou dans les bidonvilles, sinon être exploités abominablement ? »
Place donc au volontarisme : politique antinataliste, planning familial, suppression des allocations familiales après le deuxième enfant, scolarisation prioritaire des fillettes, recul de la date au mariage, libération et promotion de la femme. Par le biais de la natalité, l’agronome devient un fervent féministe. « Entre le Charybde de la contrainte écologique et le Scylla de la contrainte démographique, il faut se révéler fin navigateur. » La seule bonne nouvelle, c’est la baisse de la fécondité dans les pays riches : « Moins les riches seront nombreux, moins ils détruiront la planète. »

8/9) Le décroissanciste René Dumont

Enfant, René Dumont appréciait les ouvriers agricoles polonais qui « marchaient pieds nus sur les chemins de terre et ne mettaient leurs chaussures qu’une fois arrivés en ville pour les économiser ». Plus tard, se souvient sa fille « A table, mon père exigeait qu’on prenne peu, qu’on se resserve si nécessaire, mais qu’on ne laisse jamais rien ». Adepte un temps de l’école distributive de Jacques Duboin, il pense que la consommation de quantités importantes de viande ne présente pas un caractère de nécessité absolue. Beaucoup plus tard, dans un restaurant très parisien, on en est au troisième plat. Dumont se lève et, d’une voix qu’il sait si bien rendre cinglante, qualifie l’agneau doré à point d’agression « contre ce pour quoi je lutte ». Calcul rapide des calories déjà ingurgitées, comparaison avec les rations habituelles des pauvres du Sud : « Bon appétit, mesdames, messieurs. » Et Dumont quitte la salle. Ne conseillait-il pas de se lever de table en ayant encore un peu faim ?
Il a très vite abandonné la cravate, « ce bout d’étoffe symbole de ceux qui veulent marquer qu’ils sont bien au-dessus des paysans et des travailleurs. » Il est capable de s’emporter contre le déodorant pour hommes (inutile, donc stupide, dangereux car il arrête la transpiration). Il ne proteste avec excès que contre les excès, excès de consommation ou excès de misère. Le gaspillage le rendait furieux. Le paysan, lui, ne jette pas, il récupère, répare, recycle. Le paysan ne détruit rien, il met en valeur ! A propos du programme commun de gouvernement en 1972, il écrit : « Quand je pense aux affamés du Sahel, je trouve certaines revendications grotesques… Cet objectif de croissance de 8 %, croissance pour qui, croissance pour quoi faire ? Proposer une hausse générale du niveau de vie, c’est oublier que ce niveau de vie résulte en partie du pillage du tiers-monde, du sous-paiement de ses ressources rares. Pour ma part, je crois qu’il faut viser une hausse du niveau de vie limité aux tranches les plus basses de revenus. Et poser comme objectif la diminution de la consommation du tiers le plus riche de la population française. » « Cette croissance est celle des inégalités » jette-t-il à ceux qui exhibent leurs courbes statistiques à la hausse. « Il ne faut pas confondre croissance économique et développement », avertit-il.
Sa conception tient en une phrase : « L’espèce humaine doit savoir se limiter. » René Dumont était sans le savoir un adepte de la simplicité volontaire et de la décroissance.

9/9) Le libre penseur René Dumont

La libre-pensée de son milieu d’origine, puis les études scientifiques, l’ont vite vacciné contre tout mysticisme. Il sait que ce sont les Eglises qui ont condamné Galilée. Aussi revendique-t-il un agnosticisme souverain. Dieu ? « J’ignore cette question. » Pourquoi ? « Je ne décide pas en dehors de la science. Je sais seulement que les formes de vie se sont développées ici-bas par l’évolution et non par intervention divine. Je n’ai pas d’éléments pour dire comment le monde s’est créé. Donc je m’abstiens. » Point final. Dans la mesure où Dieu n’a aucune incidence sur l’alimentation des peuples et la fixation des prix agricoles, Dumont s’en désintéresse totalement. Au total, René Dumont n’éprouve pas plus de béatitude pour la religion que pour le socialisme ou l’écologie. Il n’y a pas de fondamentalisme chez cet homme-là. Il observe, synthétise et garde ce qui lui paraît nécessaire pour l’équilibre de la vie.
Il réprouve la croyance religieuse en la « supériorité du socialisme », il se montre imperméable au marxisme. Du Panthéon communiste, il n’absout que Rosa Luxembourg pour son anti-léninisme et Nicolas Boukharine pour sa défense des paysans. Il écrit en 1956 qu’il faut « libérer les Chinois d’une dictature qui n’est pas celle du prolétariat mais d’un parti ». Un pays ne peut s’affirmer socialiste dès que la contestation populaire n’y est plus possible. Budapest 1956 : « L’horrible répression soviétique ne me permet plus de fréquenter les communistes français. » En 1962, il revient du pays des soviets : « L’abondance ne sera jamais effective. » Quand on lui demande pourquoi, il répond par une pirouette : « Quand Gagarine fait pendant trois heures le tour de la Terre, son fils faisait la queue pour acheter des pommes de terre. » Il écrit en 1966 : « Le postulat de la nécessité universelle de collectivisation des moyens de production reste à démontrer. » Il constate de visu la faillite des recettes socialistes appliquées au tiers-monde. Le transfert de toutes les responsabilités à l’Etat s’opère au détriment des comportements singuliers de sociétés différentes. La terre, au lieu de revenir à ceux qui la travaillent, échoue entre les mains des bureaucrates. C’est un système qui « crée la misère et l’interdiction de le contester ».
Même le régime castriste n’échappe pas à sa verve. Dès la fin des années 1960, la conclusion de l’agronome est sans appel : « Fidel pense travailler pour le peuple, mais il ne sait pas qu’il faut d’abord travailler par le peuple. » L’exercice prolongé du pouvoir est dangereux. A preuve ce dialogue, douloureux souvenir que Dumont conserve de Fidel :
« Alors, Dumont, qu’est-ce que tu penses de notre réforme agraire ?
- Mon avis n’a que peu d’importance. Il faudrait d’abord consulter les intéressés, les ouvriers agricoles et les paysans.
- Mais tu sais bien qu’ils sont analphabètes et réactionnaires. C’est nous qui dirigeons ! »
Socialisme « réel » ou capitalisme, Dumont ne fait aucune différence. Du soda fourni à un village isolé du Mexique, et Dumont se déchaîne : « Coca-Cola est le meilleur allié du sous-développement. L’ouvrier agricole pauvre qui en a bu deux bouteilles dans sa journée n’a plus de quoi acheter du lait et des fruits à ses enfants. Et les bénéfices de l’usine d’embouteillage, repartent enrichir les Etats-Unis. » Il redonne une vigueur inattendue au concept de lutte des classes : « La contradiction principale de notre époque ne se situe plus entre patrons et ouvriers, dirigeants et dirigés des pays riches. Elle s’est glissée entre les prolétaires des temps modernes que sont les masse rurales et les miséreux des bidonvilles des pays dominés d’une part et tous ceux qui les exploitent de l’autre, y compris les ouvriers aisés des pays richesOn me dit : sont prolétaires ceux qui ne possèdent pas de moyens de production. Alors je vais voir le paysan africain qui travaille avec une houe. Et je vais à Détroit où les ouvriers américains possèdent chacun une tonne d’acier sous forme de voiture. Ils ne possèdent pas effectivement les usines, mais je vous demande : du paysan africain et de l’ouvrier américain, qui est le véritable prolétaire. »
Le capitalisme n’est donc pas épargné, lui qui « a exploité les hommes, dominé et par là même exploité la nature en arrivant à un point où cette domination menace l’homme ». Dumont ne recule devant aucune formule : « En parallèle aux goulags russo-chinois, les bidonvilles du tiers-monde sont les goulags du monde capitaliste, entourés des barbelés de la misère. »
René Dumont a toujours vu et frappé juste. Jean Lacouture explique pourquoi : « René Dumont a vu mieux et plus vite que nous tous. Nous, nous connaissions surtout les capitales, alors que lui allait dans les villages. Son moralisme intransigeant ainsi que son pragmatisme paysan lui ont ouvert les yeux très tôt. »

 



























La politique de l’essuie-glace

Que peut-il y avoir de plus triste qu’une soirée électorale sur un plateau de télévision ? Regarder les élus de gauche expliquer que c’est à cause des élus de droite si le Front National est devenu si fort. Ecouter les élus de droite répondre, qu’au contraire, c’est à cause des élus de gauche. Assister au triomphe d’un parti qui, en tête dans 17 villes, souligne que c’est parce que les élus de gauche et de droite sont si mauvais, que les électeurs se sont reportés sur eux. Tous parlent de changement. Encore et encore. L’abstention est autour de 40%.
scheibenwischer
Mais d’idées, point. Des véritables problèmes : le dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité, l’enjeu alimentaire, le chômage galopant, l’emprise infernale de la finance… pas un mot. Chacun se drape dans un message que les français lui auraient envoyé et qu’il aurait compris. Promet de renverser la table. D’organiser l’union. De qui se moque-t-on ?
Aujourd’hui, les éditorialistes vont théoriser sur la montée du Front National. A nouveau mettre en évidence que le désamour des français pour les grands partis est consommé. C’est le cas depuis des années. Selon l’enquête Ipsos[1] « France 2013 » “le système démocratique fonctionne plutôt mal en France” pour 72 % des français, “les hommes et les femmes politiques agissent principalement pour leurs intérêts personnels” pour 82 % et “la plupart” d’entre eux “sont corrompus” pour 62 %. L’enquête 2014[2] confirme ces chiffres et montre même une aggravation du phénomène. Selon les nouveaux résultats : “Pour 65% (+3) des Français, la plupart des hommes et des femmes politiques sont corrompus. 84% (+2) pensent les hommes politiques agissent principalement pour leurs intérêts personnels.” La progression la plus spectaculaire concerne l’idée selon laquelle “le système démocratique fonctionne mal, mes idées ne sont pas bien représentées » (+6 points à 78%). 72% des Français n’ont pas confiance dans l’Assemblée nationale, 73% dans le Sénat. Pour 88% des personnes interrogées, les hommes et les femmes politiques ne s’occupent pas de ce que pensent les gens.
Pourtant, pendant ces mêmes années, à chaque nouvelle élection, la politique de l’essuie-glace a battu son plein. La gauche au pouvoir ne tient pas ses promesses : votons pour la droite. La droite conduit la même politique et rien ne change ? Qu’à cela ne tienne, votons pour la gauche. D’élections présidentielles à législatives, des municipales  aux européennes en passant par les régionales, l’alternance politique est une joute où la focalisation toute entière se fait sur le combat entre deux adversaires au visage immuable. Et détourne l’attention des véritables enjeux. Mais les éclats de voix ne suffisent plus à masquer le fait que 70%, au moins, de leur politique est la même. Aucun des grands changements annoncés ne s’est produit, sous aucune mandature, depuis au moins 30 ans. Et pourtant, chacun doit se représenter devant les électeurs, promettant à nouveau l’impossible, lorsque l’échéance électorale se profile.
Hier soir  Najat Vallaud-Belkacem demandait à Marine Le Pen ce qui changeait radicalement dans son programme. En quoi consistait la rupture qu’elle entendait mener. Celle-ci n’a pas véritablement su répondre. Car vouloir séduire le plus grand nombre l’oblige déjà à tempérer ses déclarations, à entrer dans le compromis. Les thèses xénophobes (pourtant toujours très vivaces chez une base historique du parti) sont glissées sous le tapis pour ne pas effrayer le chaland. Gageons que les velléités de sortir de l’euro et de l’Europe connaitront le même sort si Madame Le Pen parvenait aux responsabilités. Car les grandes envolées lyriques (comme celles de François Hollande, promettant de « partir en guerre contre la finance », de « la mettre au pas ») ne résistent pas au pouvoir. Et, bientôt, le jeu de l’économie mondiale, de l’équilibre des forces, entraine chaque dirigeant politique vers le même horizon : un conformisme aveugle et sourd.
Dans ce jeu de dupe, où le réel pouvoir de changement est détenu par les acteurs économiques et financiers, nous portons une responsabilité qui n’est pas à négliger. En continuant à jouer le jeu de l’alternance droite-gauche, en préférant notre confort à une profonde remise en question de nos modes de vie, de nos habitudes consuméristes, en continuant à donner tout pouvoir (en achetant leurs produits) à ces monstres transnationaux que sont devenues les méga-entreprises et les banques, nous participons à entretenir ce système qui nous tue. Nous menons la politique de l’essuie-glace. Mais aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement de nettoyer le pare-brise. Il faut descendre de la voiture.

Par Cyril Dion

Les micro-ondes préférées à la fibre optique pour le trading haute fréquence

Pour les banques, même la fibre optique n'est plus assez rapide pour acheter et vendre des titres à la vitesse la plus élevée possible. Les établissements financiers se tournent désormais vers les micro-ondes, qui ont l'avantage de proposer un temps de latence plus avantageux.


Il est devenu le symbole de la finance pour la finance, de la déshumanisation de l'économie. Le trading haute fréquence permet aux établissements financiers d'acheter et de revendre des quantités très importantes de titres en quelques millisecondes, selon des ordres décidés par des logiciels aux algorithmes ultra-secrets. Sur ce marché en pleine explosion, la bataille entre les banques consiste à recruter les meilleurs mathématiciens, et à disposer des infrastructures physiques les plus performantes possibles pour gagner toujours la micro-seconde qui fera la différence avec la concurrence. Plus l'on va vite, plus l'on a de chances de saisir le premier l'offre de prix la plus basse au moment de l'achat.
En France, le ministre de l'économie Pierre Moscovici a affirmé qu'il allait interdire le trading haute fréquence, dans le cadre de la réforme bancaire qu'il présentera en conseil des ministres le 19 décembre prochain. Il faudra voir si l'interdiction s'impose aux banques françaises et à leurs filiales et partenaires commerciaux, ou si la loi n'interdit que le THF à l'intérieur des frontières françaises. Car dans ce dernier cas, l'interdiction toute symbolique n'aurait que peu d'impact : l'essentiel du trading haute fréquence est d'ores et déjà concentré à la City de Londres, pour des raisons pratiques de nécessité de rapprocher au maximum les établissements pour accélérer toujours davantage les transactions. Les banques françaises qui pratiquent le THF le font donc essentiellement depuis Londres, soit directement, soit via des filiales ou partenaires.
Et pendant que la France s'apprête à interdire le Trading Haute Fréquence chez elle, la course à la vitesse continue. Computer World rapporte que les courtiers trouvent que la fibre optique n'est plus assez rapide à leurs yeux, et se retournent vers une technologie beaucoup plus ancienne mais plus performante : les micro-ondes.
"Si vous voulez transporter un peu de données très rapidement, la physique vous dit que vous devez passer par l'air. La fibre n'est tout simplement pas une bonne idée. Ca va vous ralentir", explique un co-fondateur de Quincy Data, qui fournit des solutions de micro-ondes aux établissements financiers.
Selon Computer World, les micro-ondes peuvent offrir actuellement jusqu'à 150 Mbps, ce qui n'est pas très impressionnant par rapport aux fibres optiques qui peuvent déjà délivrer 1 Gbps voire davantage. Leur spectre est limité, et donc la quantité de données l'est également. Mais c'est sur le temps de latence que les ondes conservent un avantage stratégique. La fibre optique est un fil composé de matière transparente (verre, plastique,...), à travers laquelle se diffuse la lumière, qui est une onde électromagnétique. Or les ondes voyagent presque à 300 000 kilomètres par seconde dans l'air, et au mieux à 200 000 kilomètres par seconde à travers le verre le plus transparent. Les ordres peuvent donc parvenir plus rapidement en envoyant une onde à travers l'air, plutôt qu'à travers une fibre.
Par ailleurs, les fibres optiques doivent souvent être installées en contournant des obstacles, ce qui allonge leur distance, alors que les micro-ondes peuvent être répercutées d'un point à un autre en suivant toujours des directions droites très optimisées.
La technologie vaut également pour les longues distances. Quincy Data a pu établir une ligne entre Chicago et New York, situés à 1145km de distance, en parvenant à une vitesse de transmission des données de 8,5ms seulement. La vitesse maximum théorique est de 7,96ms.



Travailler ? Pourquoi ? (Mr Mondialisation)
Mr Mondialisation : Brève critique sur la société travailliste actuelle. "Travailler plus pour gagner plus" est un slogan à la mode. Mieux encore, travailler est LA valeur primordiale de la société. On nous l'inculque depuis la naissance comme l'aboutissement de notre existence. Et pourtant, quand prenons nous la peine de vivre ? Faut-il perdre sa vie à la gagner ? Nous n'avons pas vraiment le choix, mais tentons de comprendre en quoi le système nous force à rester dans ce schéma aliénant et voyons les pistes pour nous sauver de cet enfer.

Monsieur Montebourg ce matin,  vous nous avez dit que la justice était la même pour tous, alors là je m’esclaffe. Vous avez aussi dit que tous les citoyens pouvait se présenter, ceci est vrai au niveau de la mairie, voire au conseil général. Mais les systèmes politiques avec leurs réseaux empêchent tous citoyens de se présenter à la plus haute fonction, En effet 500 signatures auprès de maires qui revendiquent une appartenance politique. Empêche la possibilité qu’une personne de « la France d’en bas » puisse ce présenté. Évidemment qu’il faut inventer un système qui permette de filtrer.  Aujourd’hui j’ai l’impression que nous sommes dans une demi démocratie. Alors citoyens demandons une vraie démocratie, où des personnes parmi nous qui auraient les épaules et la sagesse de ce mettre au service du peuple puissent le faire. Qu’en pensez vous Monsieur Montebourg.

Denis Cheneau

 

Amin Maalouf   (livre)

  Résumé : Lorsqu'on emploie les mots "manichéen" ou "manichéisme", on songe rarement à Mani, peintre, médecin et philosophe oriental du IIIe siècle, que les Chinois nommaient "le Bouddha de lumière" et les Egyptiens "l'apôtre de Jésus". Bien loin des jugements tranchés et sans appel auxquels on l'associe, sa philosophie tolérante et humaniste visa à concilier les religions de son temps. Elle lui valut les persécutions, le supplice, la haine. Mille ans après, l'accusation de manichéisme conduisait encore les Albigeois au bûcher 

 

« Inégalité pour tous »

Le ciné-club de Rue89, mardi soir à Paris, a été une bonne occasion de constater le divorce entre une bonne partie de l’opinion de gauche et le gouvernement socialiste.
Le film projeté au cinéma Etoile-Lilas, « Inégalité pour tous », un documentaire de Jacob Kornbluth, mettant en scène une leçon du professeur Robert Reich, était une excellente entrée en matière. Pédago, drôle, pertinent, ce film donne le sentiment de comprendre enfin ce qui nous arrive, et donne une furieuse envie de changer le monde...


Le débat du ciné-club Rue89 mardi soir (Pierre Haski/Rue89)
Le débat qui a suivi fut plus complexe. Autour de Pascal Riché, directeur de la rédaction de Rue89, trois invités :
  • Valérie Rabault, députée PS du Tarn-et-Garonne, vice-présidente de la commission des lois de l’Assemblée nationale ;
  • Pierre Larrouturou, ex-écolo et ex-socialiste (élu conseiller régional d’Ile-de-France en tant que socialiste), chef de file de Nouvelle Donne, un nouveau parti de gauche ;
  • Jacques Delpla, économiste, ancien membre de la commission Attali pour la libération de la croissance.
Mais c’est surtout la salle – près de 300 personnes – qui a donné le ton de la soirée, même si les contradictions entre les orateurs – Delpla dans le rôle de l’« affreux libéral », Larrouturou ne mâchant pas ses mots contre le PS et Europe Ecologie-Les Verts, et Rabault dans le rôle ingrat de représentante du pouvoir – n’ont pas manqué de sel.

« Vous servez la soupe à la finance »

Les prises de parole de la salle ont été violentes, émotionnelles, passionnées, en colère.
On y retrouvait les reproches désormais habituels faits à la gauche de gouvernement : « Vous disiez “l’ennemi, c’est la finance”, vous leur servez aujourd’hui la soupe », et autres amabilités auxquelles Valérie Rabault a tenté courageusement de répondre et de faire face.
L’élue socialiste a été confrontée à une hostilité plus grande encore quand elle a tenté de s’expliquer sur la réforme bancaire, ou encore quand elle a évoqué sa perplexité face à un sondage eurobaromètre qui montre qu’un tiers des Français accepte les inégalités sociales, beaucoup plus que les Allemands.
Mais au-delà de la critique politique, on a entendu d’autres voix. Celle, par exemple, de Denis Cheneau, un restaurateur qui a dû fermer son établissement, le Bergerac, et a traversé la France à pied, rassemblant des doléances qu’il est allé porter à Bercy où on l’a poliment écouté.
Cet homme a évoqué le « manque d’amour » et de « fraternité » qu’il a constaté au sein de la société actuelle, et a évoqué Pierre Rabhi comme piste à suivre pour une refondation des valeurs collectives.
Un autre orateur a accusé les politiques de ne penser qu’en termes de « rustines » pour faire face aux problèmes actuels, et d’être à côté de la plaque par rapport à l’état réel du pays.
D’autres encore ont remis en cause le concept même de croissance auquel reste attaché le gouvernement, en demandant si ce n’était pas encore une illusion.
L’économiste Jacques Delpla a suscité une bronca lorsqu’il a suggéré que ces réactions l’inquiétaient car elles révélaient, à ses yeux, un manque de foi dans le progrès...
Une partie des questions s’adressaient également à Pierre Larrouturou et à l’intérêt suscité par son parti Nouvelle Donne. Larrouturou a, comme à son habitude, fait dans la pédagogie avec des panneaux de courbes et de tableaux statistiques qui lui permettaient de développer le programme de son nouveau parti, plus « réaliste » que le Front de Gauche, moins « gestionnaire » que la gauche au pouvoir.

Comment éviter d’être corrompu par le pouvoir ?

Mais au bout du compte, une question qui lui était adressée est restée sans réponse : comment faire pour qu’un parti qui dit des choses intéressantes lorsqu’il est dans l’opposition, ne soit pas « corrompu » à tous les sens du terme lorsqu’il arrive aux affaires ?
Surtout si, comme le dit très bien le film, conforté par la salle, on estime que les lobbies économiques et financiers ont gagné la partie, et « tiennent » les classes politiques de nos pays.

Après le débat, Pierre Larrouturou (au centre) a continué le débat (Pierre Haski/Rue89)
Après le débat, Valérie Rabault confiait que l’agressivité constatée mardi soir était montée d’un cran depuis un mois. Depuis, disait-elle, l’annonce du pacte de responsabilité, mais aussi l’abandon de la loi sur la famille. Peut-être pas tant pour ce que cette loi contenait que le symbole d’un recul de plus de ce gouvernement.
Ce n’était qu’une séance de ciné-club ; mais c’était surtout un lieu de parole libre avec des interlocuteurs de qualité, l’occasion d’exprimer des choses graves, qui en disent long sur l’état de la France, et surtout de ses électeurs de gauche, après bientôt deux ans de présidence Hollande.

 

Initiateur du Mouvement Colibris, reconnu expert international pour la lutte contre la désertification, Pierre Rabhi est l’un des pionniers de l’agriculture écologique en France. Depuis 1981, il transmet son savoir-faire en Afrique en cherchant à redonner leur autonomie alimentaire aux plus démunis et à sauvegarder leur patrimoine nourricier.

Auteur, philosophe et conférencier, il appelle à "l'insurrection des consciences" pour fédérer ce que l'humanité a de meilleur et cesser de faire de notre planète-paradis un enfer de souffrances et de destructions. Devant l'échec de la condition générale de l'humanité et les dommages considérables infligés à la Nature, il nous invite à sortir du mythe de la croissance indéfinie, à réaliser l'importance vitale de notre terre nourricière et à inaugurer une nouvelle éthique de vie vers une "sobriété heureuse".

"De ses propres mains, Pierre Rabhi a transmis la Vie au sable du désert... Cet homme très simplement saint, d'un esprit net et clair, dont la beauté poétique du langage révèle une ardente passion, a fécondé des terres poussiéreuses avec sa sueur, par un travail qui rétablit la chaîne de vie que nous interrompons continuellement". Yehudi Menuhin
 

 

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ACTUALITÉS

Adaptation aux changements climatiques

   
Dans les prochaines semaines, le rapport du GIEC (Groupe d'experts Internation sur l'Evolution du Climat) consacré à l’impact du changement climatique, aux adaptations et à la politique, sera publié.

Parmi les grandes lignes, il montre que notre capacité d’adaptation dépend de nos autres choix en matière d’environnement et doit se traiter au niveau local.

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A noter dans votre agenda

Le 22 mars : Journée Portes Ouvertes à Artisans du Monde, à Annecy

Présentation des dattes de Palestine et partage d’un petit café pour fêter les 40 ans d’Artisans du Monde.
Venez nombreux soutenir le développement et la souveraineté alimentaire en vallée du Jourdain.
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Le 28 mars à 14h : Conférence et film "la mare et son monde", à La Biolle

Venez découvrir une mare, filmée pendant sa 1ère année de création et le petit monde qui la peuple.

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Le 4 avril : Conférence sur la réduction et le tri des déchets, à Seynod

Dans le cadre de la semaine du développement durable, le Café Terra Nature organise une conférence sur la réduction et le tri des déchets.

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Les 4 et 5 avril : Village du développement durable, à Annecy

Dans le cadre de la semaine du développement durable, ce village rassemblera une vingtaine d'exposants engagés dans le développement durable, qui présenteront des ateliers ludiques pour petits et grands.

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Le 5 avril : Marché éco-bio, à Saint Julien en Genevois

Dans le cadre de la semaine du développement durable, moment fort de la sensibilisation à l'alimentation biologique et aux solutions écologiques, le marché éco-bio accueille plus de 40 exposants.

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Le 12 avril : Exposition Terra Natura – De la veillée à la télé, à Seynod

L’exposition est présente du lundi 20 janvier au samedi 28 juin 2014. Samedi 12 avril dès 15h : lecture de contes et musique avec Marion Pic et Jean-Marie Fleau, sur réservation.

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Le 12 avril : Les savoirs des Jardins, à Evian

Pour la 3è édition des « Savoirs des Jardins », art terre aura le grand plaisir d’accueillir Claude et Lydia Bourguignon, deux grands biologistes des sols agissant dans le monde entier pour la sauvegarde des sols et le respect du vivant.

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Le 14 avril : Réunion LLLac Léman Allaitement, à Thonon

Ces réunions sont un échange d’expériences personnelles et de suggestions pratiques autour d’une animatrice bénévole. Elles sont gratuites et ouvertes à toute personne intéressée par l’allaitement.

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Le 19 avril : Gratiferia de printemps à Annemasse

Animations gratuites pour lutter contre le gaspillage et passer un moment convivial !
Grafitéria (marché gratuit), Discosoupe, Espace d’Informations, Ateliers, Projections…

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Stéphane Hessel : hommage à un irrésistible optimiste... et à la jeunesse

Pour le premier anniversaire de la disparition de Stéphane Hessel, Christiane Hessel-Chabry, son épouse et complice, et Gilles Vanderpooten, co-auteur de Engagez-vous !, rappellent l'actualité de son héritage.

Depuis sa disparition le 27 février 2013, il y a exactement un an, des villes, en France, en Allemagne, en Belgique, ont baptisé de son nom des places, des rues, des écoles, des centres culturels ou sociaux. Un courrier venu du monde entier a salué sa mémoire. Témoignages étonnants de l’étrange rayonnement de cet homme au train de vie modeste, et que son succès planétaire n’avait de cesse de surprendre. Succès qui a bousculé ses dernières années et la vie de ses proches. Il rêvait – avec Christiane – de se retirer dans un hameau des Cévennes, chez des amis bergers, loin de ce tumulte. Il n’en a pas eu le temps...
Sans doute l'optimisme constitutif et contagieux de Stéphane, trait de caractère reconnu par beaucoup, explique-t-il pour partie l’incroyable et mystérieux succès d’ Indignez-vous !. Ce livre aussi modeste soit-il, né au hasard d’une rencontre sur le Plateau des Glières et initialement publié à quelques milliers d’exemplaires, a rencontré dans le monde une attente non dite. Une attente presque universelle pourrait-on penser, à l’aune des quatre millions d’exemplaires et des quarante traductions dont il a fait l’objet dans le monde, de l’américain à l’esperanto, du basque au suédois, du grec au coréen…
Cette attente, les Indignés la révèlent, l'expriment, dans un mouvement utile et nécessaire qui manifeste une exaspération vis-à-vis des injustices, du manque de courage, et d’une vie politique sans saveur. "L'avenir est notre affaire" ont-ils crié et revendiqué. Et si c'était une expression normale et souhaitable de la démocratie ? Et si les Indignés nous renvoyaient tout simplement à nos droits et devoirs de citoyens ? Le mouvement des Indignés, inattendu, spontané, a sans aucun doute représenté  – et continue à incarner – un réveil, un sursaut, une envie de démocratie.
Pour une indignation constructive
Stéphane savait et disait qu’il n’est pas suffisant de s’indigner. Devait ensuite venir le temps de l’engagement. C’est le sujet du livre d’entretien que Stéphane a conçu  – avec Gilles – Engagez-vous !, réalisé avant le fameux Indignez-vous !, mais publié après.
Le motif de l’engagement de Stéphane, c’est la défense des droits de l’homme. Le fait d’avoir eu la vie sauve en prenant l’identité d’un mort dans les camps, l'a amené à se sentir redevable, responsable. Ses engagements étaient variés mais se rejoignaient dans cette cohérence. Une cohérence dans les valeurs qu’il a défendues courageusement, inlassablement, quel qu’en soit le prix. Frôlant la mort à plusieurs reprises dans la Résistance et les camps de concentration desquels il s'évada. S’aventurant dans des pays en proie à la guerre en tant que diplomate. S’exposant à la vindicte de certains adversaires politiques qui ne comprenaient pas ses prises de positions sur le conflit israélo-palestinien. Ou encore s’épuisant dans un « tour du monde » qui l’enthousiasmait et le portait sans doute mais, aussi, le surmenait.
Ce qui intéressait Stéphane, c’était l’avenir. Il aimait surtout rencontrer des jeunes de partout, qu’il incitait à prendre conscience de leurs responsabilités, de leurs droits, devoirs et pouvoirs de citoyens. Il les incitait à agir, toujours dans la non-violence, à croire en leur capacité à « changer le monde » et à changer le cours des choses. Car, ne cessait-il de rappeler, « LE MONDE EST A L’IMAGE DE CE QUE NOUS SOMMES ».
A la jeunesse : Indignez-vous ! Engagez-vous !
Alors qu'une partie de la jeunesse dit se sentir "perdue" et "sacrifiée", nous l'appelons à ne pas tomber dans le piège du pessimisme paralysant, du déclinisme ambiant ou de l'autoflagellation qui conduirait à valider l'opinion selon laquelle "la jeunesse n'a pas d'avenir".
Il ne s'agit pas de refuser la réalité, mais bien de l'accepter telle qu'elle est c'est-à-dire complexe : elle offre autant de raisons d'espérer que de désenchanter.
Non à la désespérance et à l'inaction !
Sachons dire non. Dénoncer. protester. Résister. Désobéir, parfois.
Oui à l'action concrète et constructive !
L'engagement, l'envie d'agir, et le passage à l'action feront certainement la différence.
Des éléments de réponses sont déjà sous nos yeux. Partout autour de nous fleurissent et se développent des initiatives inspirantes - qu'elles soient dans l'économie locale et sociale, l'entraide, la finance solidaire et participative, le développement de la créativité, de l'esprit d'initiative et d'entreprenariat, l'agriculture naturelle et biologique, les villes en transition, les nouveaux modèles énergétiques décentralisés, les comités de quartier... A la ville et à la campagne comme dans les banlieues.
Envisager ces réponses et alternatives – et bien d'autres qu'il reste à inventer – c'est se projeter dans un monde d'autres possibles. C'est reconnaître les difficultés, tout en cherchant les moyens de les dépasser.
A nous, à vous, de prendre part à la construction de réponses, de solutions, d'alternatives concrètes aux aspects du monde qui ne nous convient pas. C'est probablement la meilleure façon de rendre hommage à Stéphane Hessel.

 

 Edgar Morin : "Il faut enseigner ce qu'est être humain"

LE MONDE | • Mis à jour le | Propos recueillis par





































Le sociologue et philisophe Edgar Morin.
Edgar Morin, sociologue et philosophe, directeur de recherche émérite au CNRS, plaide pour une prise en compte de la complexité dans l'enseignement. Il intervient au WISE, sommet mondial pour l'innovation dans l'éducation, qui se tient du 29 au 31 octobre à Doha, au Qatar.
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Quelle est la mission des enseignants du XXIe siècle ?
Edgar Morin : La mission essentielle de l'enseignement est de nous préparer à vivre ! Or il manque à l'enseignement, du primaire à l'université, de fournir des connaissances vitales. Ainsi, on n'enseigne pas ce qu'est être humain : les savoirs sont dispersés et compartimentés dans les sciences humaines et les sciences biologiques. On enseigne le cerveau en biologie et l'esprit en psychologie, alors qu'ils ne font qu'un.
Vous souhaitez même qu'on enseigne dès le primaire des notions d'épistémologie : qu'est-ce que la connaissance ?

On donne des connaissances sans enseigner ce qu'est la connaissance. Toute connaissance est une traduction suivie d'une reconstruction cérébrale, qui subit le risque d'erreur et d'illusion. Pourtant, nous sous-estimons l'erreur dans nos vies privées et citoyennes. Quelle erreur ! Il faut enseigner la part de risque et d'illusions inhérentes à la connaissance. Cela a un sens dès l'école primaire, où on peut le faire à partir des erreurs et des élucidations de l'élève.

D'ailleurs, je trouve que, par la pluridisciplinarité de sa compétence, le maître du primaire est plus réceptif à l'interpénétration des connaissances que celui du lycée ou de l'université, jaloux de sa souveraineté disciplinaire.
On n'enseigne pas non plus la compréhension d'autrui et de soi-même, ce qui est également vital. Je pourrais continuer et citer les thèmes à introduire, comme l'affrontement des incertitudes ou la mondialisation….
Vous portez un regard sévère sur l'enseignement actuel…...
Non. Triste. Il ne rend pas apte à traiter nos problèmes fondamentaux et globaux, alors que nous pourrions puiser dans l'acquis des disciplines les connaissances nécessaires. Les disciplines sont nécessaires, mais leur clôture est néfaste. La séparation des savoirs crée une nouvelle ignorance. Savoir les relier nécessite une connaissance qui réponde aux défis de la complexité de notre monde social et planétaire.
Un moyen d'intéresser des élèves qui, eux, ont cette conscience de la complexité ?
Les élèves ne peuvent qu'être intéressés par ce qui les inscrit dans l'univers physique et biologique, par ce qui les amène à découvrir la complexité humaine. Ainsi, la littérature contient non seulement de l'art, mais aussi des connaissances de nos vies subjectives et concrètes. Le roman a une supériorité sur les sciences humaines, qui abordent la réalité humaine de façon fragmentée et objectivée, comme extérieure à nous. Le roman est une évasion dans l'imaginaire, mais aussi un moyen de connaître la subjectivité humaine. Comme l'a dit le grand écrivain argentin Ernesto Sabato, « le roman est aujourd'hui le seul observatoire d'où l'on puisse considérer l'expérience humaine dans sa totalité ».
Et comment lancer une telle révolution ?
Il faut sans cesse s'appuyer sur une avant-garde agissante. Il n'existe jamais de consensus préalable à l'innovation. On n'avance pas à partir d'une opinion moyenne qui est, non pas démocratique, mais médiocratique ; on avance à partir d'une passion créatrice. Toute innovation transformatrice est d'abord une déviance. Ce fut le cas du bouddhisme, du christianisme, de l'islam, de la science moderne, du socialisme. Elle se diffuse en devenant une tendance puis une force historique. Il nous faut une révolution pédagogique équivalente à celle de l'Université moderne, née à Berlin au début du XIXe siècle. C'est cette université, aujourd'hui mondialisée, qu'il faut révolutionner, en gardant ses acquis, mais en y introduisant la connaissance complexe de nos problèmes fondamentaux.

 

Créée en 1997 par Eric JULIEN, sous le parrainage de Pierre RICHARD, Edgar MORIN et Jean-Marie PELT, l’Association Tchendukua réunit celles et ceux qui souhaitent préserver un mode d’existence basé sur le respect de la nature, des autres et la recherche de l’équilibre. - See more at: http://www.tchendukua.com/#sthash.UTfIQRoC.dpuf
« Les Indiens Kogis ont une vision du monde basée sur le respect des autres, d’eux-mêmes et de la nature. Aujourd’hui, plus que jamais, leur enseignement, leur philosophie des choses de la vie me semblent vitaux à préserver et à écouter.
Pierre RICHARD - See more at: http://www.tchendukua.com/association-3/#sthash.kPg5X46b.dpuf
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 Le message des kogis

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70ème anniversaire du programme du Conseil National de la Résistance Appel pour de nouveaux Jours Heureux
Le 15 mars 1944, le Conseil National de la Résistance adoptait à l’unanimité son programme politique intitulé magnifiquement « Les Jours Heureux ».
Conçu autour du vivre ensemble, mettant systématiquement l’intérêt général devant les intérêts particuliers, il fut réellement mis en application avec le retour de la démocratie : sécurité sociale, retraites par répartition, liberté de la presse, comités d’entreprises, nationalisation des banques et des grands monopoles, statut de la fonction publique, lois agricoles émancipatrices, éducation et droit à la culture pour le plus grand nombre, etc.
Autour de la table du CNR se trouvaient tous les partis, syndicats et mouvements qui avaient refusé de baisser la tête durant ces années noires.
70 ans plus tard, que reste-t-il de cet esprit ?
Trois décennies d’idéologie néolibérale se sont attaquées frontalement à ses réalisations en privatisant des biens communs, en mettant en concurrence les services publics et en régissant tout ce qui se trouve sur terre par l’unique loi du marché.
L’argent et la réussite individuelle sont devenus les valeurs primordiales.
Les démocraties plient devant les diktats des marchés financiers et cèdent aux directives libérales des organismes européens ou mondiaux. Les peuples sont de moins en moins souverains. Or la misère et la précarité généralisées instaurent un climat de méfiance et de concurrence de tous contre tous qui est un terreau pour le racisme et les tentations autoritaires.
Face à un tel fatalisme, face à la montée de l’extrême droite, il est temps de réagir avant que l’histoire ne finisse mal !
L’association Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui organise une réunion de responsables nationaux de partis, mouvements et syndicats ayant démontré leur envie de se battre contre ces périls : le 31 mai à Thorens-Glières, lors du rassemblement annuel « Forum des Résistances ».
Une réunion dans un lieu symbolique se plaçant au-dessus de la politique politicienne d’où ressortiront de grandes orientations communes et des engagements forts afin d’envisager de nouveaux « Jours Heureux ».
Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui Thorens-Glières, le 14 mars 2014
Sont pressentis comme invités (par ordre alphabétique):
Paul Ariès, Clémentine Autain (Ensemble/FDG), Olivier Besancenot (NPA), Marie-Georges Buffet (PC/FDG), Annick Coupé (Solidaires), Jean-Pierre Dubois (LDH), Gérard Filoche (PS), Bernadette Groison (FSU), Françoise Héritier, Eva Joly (EELV), Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Jean Lassale (Modem), Thierry Le Paon (CGT), Julie Mandelbaum (UNEF), Jean-Luc Mélenchon (PG/FDG), Laurent Pinatel (Confédération Paysanne), Serge Portelli (Syndicat de la Magistrature), Ignacio Ramonet, Aurélie Trouvé (Attac) - Liste provisoire non limitative

 

Le ciné-club de Rue89, mardi soir à Paris, a été une bonne occasion de constater le divorce entre une bonne partie de l’opinion de gauche et le gouvernement socialiste.
Le film projeté au cinéma Etoile-Lilas, « Inégalité pour tous », un documentaire de Jacob Kornbluth, mettant en scène une leçon du professeur Robert Reich, était une excellente entrée en matière. Pédago, drôle, pertinent, ce film donne le sentiment de comprendre enfin ce qui nous arrive, et donne une furieuse envie de changer le monde...


Le débat du ciné-club Rue89 mardi soir (Pierre Haski/Rue89)
Le débat qui a suivi fut plus complexe. Autour de Pascal Riché, directeur de la rédaction de Rue89, trois invités :
  • Valérie Rabault, députée PS du Tarn-et-Garonne, vice-présidente de la commission des lois de l’Assemblée nationale ;
  • Pierre Larrouturou, ex-écolo et ex-socialiste (élu conseiller régional d’Ile-de-France en tant que socialiste), chef de file de Nouvelle Donne, un nouveau parti de gauche ;
  • Jacques Delpla, économiste, ancien membre de la commission Attali pour la libération de la croissance.
Mais c’est surtout la salle – près de 300 personnes – qui a donné le ton de la soirée, même si les contradictions entre les orateurs – Delpla dans le rôle de l’« affreux libéral », Larrouturou ne mâchant pas ses mots contre le PS et Europe Ecologie-Les Verts, et Rabault dans le rôle ingrat de représentante du pouvoir – n’ont pas manqué de sel.

« Vous servez la soupe à la finance »

Les prises de parole de la salle ont été violentes, émotionnelles, passionnées, en colère.
On y retrouvait les reproches désormais habituels faits à la gauche de gouvernement : « Vous disiez “l’ennemi, c’est la finance”, vous leur servez aujourd’hui la soupe », et autres amabilités auxquelles Valérie Rabault a tenté courageusement de répondre et de faire face.
L’élue socialiste a été confrontée à une hostilité plus grande encore quand elle a tenté de s’expliquer sur la réforme bancaire, ou encore quand elle a évoqué sa perplexité face à un sondage eurobaromètre qui montre qu’un tiers des Français accepte les inégalités sociales, beaucoup plus que les Allemands.
Mais au-delà de la critique politique, on a entendu d’autres voix. Celle, par exemple, de Denis Cheneau, un restaurateur qui a dû fermer son établissement, le Bergerac, et a traversé la France à pied, rassemblant des doléances qu’il est allé porter à Bercy où on l’a poliment écouté.
Cet homme a évoqué le « manque d’amour » et de « fraternité » qu’il a constaté au sein de la société actuelle, et a évoqué Pierre Rabhi comme piste à suivre pour une refondation des valeurs collectives.
Un autre orateur a accusé les politiques de ne penser qu’en termes de « rustines » pour faire face aux problèmes actuels, et d’être à côté de la plaque par rapport à l’état réel du pays.
D’autres encore ont remis en cause le concept même de croissance auquel reste attaché le gouvernement, en demandant si ce n’était pas encore une illusion.
L’économiste Jacques Delpla a suscité une bronca lorsqu’il a suggéré que ces réactions l’inquiétaient car elles révélaient, à ses yeux, un manque de foi dans le progrès...
Une partie des questions s’adressaient également à Pierre Larrouturou et à l’intérêt suscité par son parti Nouvelle Donne. Larrouturou a, comme à son habitude, fait dans la pédagogie avec des panneaux de courbes et de tableaux statistiques qui lui permettaient de développer le programme de son nouveau parti, plus « réaliste » que le Front de Gauche, moins « gestionnaire » que la gauche au pouvoir.

Comment éviter d’être corrompu par le pouvoir ?

Mais au bout du compte, une question qui lui était adressée est restée sans réponse : comment faire pour qu’un parti qui dit des choses intéressantes lorsqu’il est dans l’opposition, ne soit pas « corrompu » à tous les sens du terme lorsqu’il arrive aux affaires ?
Surtout si, comme le dit très bien le film, conforté par la salle, on estime que les lobbies économiques et financiers ont gagné la partie, et « tiennent » les classes politiques de nos pays.

Après le débat, Pierre Larrouturou (au centre) a continué le débat (Pierre Haski/Rue89)
Après le débat, Valérie Rabault confiait que l’agressivité constatée mardi soir était montée d’un cran depuis un mois. Depuis, disait-elle, l’annonce du pacte de responsabilité, mais aussi l’abandon de la loi sur la famille. Peut-être pas tant pour ce que cette loi contenait que le symbole d’un recul de plus de ce gouvernement.
Ce n’était qu’une séance de ciné-club ; mais c’était surtout un lieu de parole libre avec des interlocuteurs de qualité, l’occasion d’exprimer des choses graves, qui en disent long sur l’état de la France, et surtout de ses électeurs de gauche, après bientôt deux ans de présidence Hollande.

Les catholiques regroupent décidément des sensibilités très différentes. Il y a ceux qui défilent contre le mariage pour tous et puis il y en a d'autres. Et, parmi ces derniers, un qui pose beaucoup de problèmes à ce gouvernement social-libéral. Il s'appelle Gaël Giraud. Une tête bien faite : Normale sup, une thèse à Polytechnique, un économiste désormais reconnu. Un gendre parfait, sauf qu'il est entré dans les ordres et est aujourd'hui jésuite.

Marianne : Vous n'êtes pas ce que l'on peut appeler un néolibéral. Vous souhaitez une réforme de l'euro et un engagement de l'Europe en faveur d'un protectionnisme écologique et social... Vous confirmez ?

Gaël Giraud : C'est exact. J'ajouterais la nécessaire réglementation des marchés financiers, que nous avons à peine entamée après 2008. Tout cela, à mes yeux, devant être mis au service du véritable projet de société que constitue la transition énergétique.

C'est cependant pour une autre raison que le ministère de l'Economie et des Finances ne vous aime pas. Pouvez-vous nous raconter vos démêlés avec cette institution ?

G.G. : A l'origine, il y a l'excellent engagement du candidat Hollande à séparer les banques de crédit des banques de marché afin de protéger les Français des turbulences des marchés financiers. Les banques, cependant, ont largement rédigé le projet de loi durant l'été 2012. Résultat : le préambule de la loi affirme séparer alors que le corps du texte ne sépare rien.

En pratique, la loi Moscovici-Berger [Karine Berger, rapporteuse du projet de loi, l'a défendu bec et ongles] «contraint» les banques à filialiser au plus 1,5 % de leurs activités de marché. Or, primo, filialiser ne suffit pas à protéger la maison mère : l'américain American International Group (AIG, le premier assureur au monde) a été mis en faillite, en septembre 2008, par une microfiliale parisienne. Secundo, l'essentiel des activités à risques (trading haute fréquence, trading pour compte propre, transactions avec les hedge funds) reste localisé dans la maison mère. Tertio, la loi bancaire française fusionne le fonds de garantie des dépôts des Français avec le fonds de sauvetage du système bancaire. Banques et fonds spéculatifs peuvent donc puiser dans le fonds de garantie des déposants pour se sauver en cas de crise. Les déposants français ne sont donc plus assurés.

A Dublin, le gouvernement, sous la pression de la troïka [Commission européenne, Banque centrale eurpéenne et Fonds monétaire international] a osé vider le fonds de financement des retraites des Irlandais pour payer les dettes de ses banques naufragées. Nous, nous légalisons à l'avance un hold-up analogue.

En décembre 2012, j'ai pris l'initiative d'écrire un rapport pour éclairer les parlementaires sur le projet de loi. Bercy a immédiatement produit une contre-note, puis m'a imposé des participants à une table ronde que j'organisais à la Sorbonne sur le sujet, avant de réclamer, en vain, la suppression d'une note de la fondation Terra Nova que j'avais écrite avec une collègue, Laurence Scialom (1). Un banquier, que je connaissais par ailleurs, a aussi cherché à faire pression sur moi pour me faire taire.

On peut imaginer que vos choix de vie soient difficiles à comprendre pour un banquier. Ils ont opté pour les millions, vous avez fait vœu de pauvreté !

G.G. : Ils craignaient surtout que le débat ne devienne public. Si les Français s'étaient intéressés au projet de loi Moscovici-Berger, il y a fort à parier qu'ils eussent massivement réclamé une authentique séparation. C'est en tout cas l'expérience que je fais toutes les fois que je donne une conférence grand public. Tout a donc été fait, y compris dans l'organisation du calendrier parlementaire, pour que la loi bancaire fût effacée du débat public. Elle a ainsi pu être votée en juillet dernier dans l'indifférence quasiment complète du grand public.

Faut-il comprendre qu'à vos yeux le pouvoir socialiste est plus ou moins à la solde des banques ?

G.G. : En partie, oui. Il est vrai que, sous Sarkozy, les banquiers venaient en visiteurs du soir expliquer à l'Elysée la politique de la France. A présent, le gouvernement simule la mise en œuvre de ses propres promesses.

L'histoire de cette loi bancaire vient d'être racontée par trois journalistes (2), et elle n'est pas close : récemment, le commissaire européen Michel Barnier a proposé une directive de séparation bancaire qui, si elle reste insuffisante à mes yeux, est nettement plus sérieuse que la loi française. Or, le jour même, le gouverneur de la Banque de France, M. Christian Noyer, a publiquement déclaré cette proposition «irresponsable». Voilà un haut fonctionnaire qui préside l'instance de régulation du secteur bancaire français et qui se permet de déroger au devoir de réserve auquel ses responsabilités le soumettent, afin de défendre de manière outrancière le seul intérêt des banques.

Ce dérapage, parmi beaucoup d'autres, trahit la collusion entre la haute finance publique et la haute finance privée qui, aujourd'hui, paralyse notre société. Comment s'étonner, ensuite, si l'article 60 du projet de loi de finances 2014 prononce l'amnistie généralisée du secteur bancaire en interdisant aux collectivités locales, éventuellement ruinées, de porter plainte contre les banques qui leur ont vendu des actifs financiers pourris ?

Peut-on dire que le pouvoir des banques est plus important que celui du monde politique aujourd'hui ?

G.G. : Le bilan de BNP Paribas est supérieur au PIB français (en gros, 2 000 milliards d'euros). La course au gigantisme confère à ces banques un pouvoir de chantage considérable, car la France a d'autant moins les moyens d'absorber la faillite d'un tel monstre que le projet européen d'union bancaire, s'il voit le jour, ne permettra pas de sauver nos mégabanques en cas de détresse. Les banques tentent donc de neutraliser les initiatives régulatrices en faisant valoir que tout ce qui nuit à leurs intérêts immédiats les fragilise et que, si elles meurent, nous mourrons tous avec elles. Les règles prudentielles de Bâle III, par exemple, sont peu à peu rendues inoffensives par les amendements que les banques parviennent à arracher au comité de Bâle.

Autre exemple : en janvier 2012, quand il fut enfin question de restructurer la dette publique grecque, il y avait quatre négociateurs au chevet d'Athènes : Merkel, Sarkozy et deux patrons, Pébereau pour BNP Paribas et Ackermann pour Deutsche Bank. La raison immédiate de la présence de ces banquiers, discutant d'égal à égal avec des chefs d'Etat et de gouvernement du sort de la Grèce, est claire : les principaux détenteurs de dette publique grecque n'étaient autres que des banques françaises et allemandes. Et c'est essentiellement pour sauver nos banques que nous avons détruit la société grecque. Confier un tel pouvoir de négociation à des banquiers en dit long sur l'état de la démocratie en Europe : vous imaginez JP Morgan réglant les détails du traité de Versailles ?

Dans le cadre de votre travail et de vos combats, quel pouvoir vous donne votre statut de jésuite ?

G.G. : D'abord, je partage la même soupe avec mes compagnons le soir, quoi que je pense du secteur bancaire par ailleurs. Cela permet de penser librement. Ensuite, la vie de partage communautaire est une expérience essentielle des biens communs, au sens de l'économiste Elinor Ostrom : aujourd'hui, nos sociétés redécouvrent les biens communs via Vélib', Vélo'v, le covoiturage, l'économie de fonctionnalité, etc., et cet apprentissage me paraît décisif pour la transition énergétique. Il induit une transformation radicale de notre rapport à la propriété privée. Eh bien, la vie religieuse occidentale pratique tout cela depuis quinze siècles au moins !

Avez-vous des contacts fréquents avec les hommes politiques de gauche ?

G.G. : Je rencontre des politiques de gauche comme de droite. Ce qui me frappe, c'est l'absence de projet au sein de l'aile strauss-kahnienne du PS. Ce parti, aujourd'hui, n'ose même plus autoriser le moindre débat en son sein, de peur de fragiliser le gouvernement. Quant aux principales décisions prises par ce dernier en matière économique : signature du TSCG [traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance] ; maintien de l'austérité budgétaire alors que l'expérience européenne montre que cela augmente le ratio dette/PIB ; politique de l'offre qui ne réduira pas le chômage de masse, elles menacent toutes de nous plonger dans la déflation avec l'ensemble du sud de l'Europe.

C'est pourquoi une initiative comme la création du parti Nouvelle Donne, qui possède déjà une représentante à l'Assemblée nationale, me semble extrêmement prometteuse. Il est vital que le débat en économie politique puisse renaître en Europe et que nous réapprenions à «penser en dehors de la boîte». En Espagne, l'incapacité des «indignados» à formuler une alternative articulée à l'entreprise de démolition de l'Etat-providence au profit des banques mise en œuvre par M. Rajoy a fini par épuiser le mouvement. Je suis convaincu que la transition énergétique est la voie de sortie par le haut de la trappe déflationniste dans laquelle l'austérité budgétaire et les excédents de dettes privées (et non pas publiques) enferment le continent. Ce dont nous avons besoin, c'est de créativité sociale et politique afin d'entamer ensemble cette transition.

Comment réagit votre hiérarchie jésuite à vos prises de position ?

G.G. : Mes supérieurs considèrent que participer au débat public fait partie de mon travail de directeur de recherche au CNRS. Le va-et-vient entre la recherche et l'arène publique est fécond, aussi bien pour le monde académique que pour la démocratie.

J'ai des doutes. Il y a tout de même beaucoup de conservateurs dans l'Eglise...

G.G. : Notre Eglise possède une bureaucratie qui, comme toutes les bureaucraties (l'Empire chinois, Bercy, les majors du CAC 40...) peut être tentée de faire passer sa perpétuation dans l'être avant sa propre mission évangélique. Ce «conservatisme» ne doit pas surprendre, au moins depuis Max Weber. Le pape François entame une réforme du Vatican en direction d'une plus grande transparence et collégialité et, quand j'observe le ballet des rapports entre services ministériels ou les guerres que se livrent les baronnies à l'intérieur des grandes multinationales, je me demande où sont les vrais conservateurs.

Quels sont les autres sujets qui vous occupent ?

G.G. : Il y en a deux au moins. J'ai fait partie, l'an dernier, du comité des experts pour le débat national sur la transition écologique. Ce comité a fait un travail formidable : quatre grandes familles de scénarios de transition pour la France ont été évaluées et proposées au gouvernement. Des solutions de financement innovantes ont été suggérées, qui n'accroissent pas la dette publique française. Il faut, bien sûr, continuer le travail pour apprécier la faisabilité de ces scénarios et de ces solutions de financement. Il appartient au gouvernement de s'emparer de ces feuilles de route, d'orchestrer un véritable débat démocratique sur les choix de société qu'elles impliquent et d'impulser la transition. Un peu de volontarisme saint-simonien serait sûrement nécessaire. Il faut surtout nous débarrasser de ce conte de fées selon lequel les marchés financiers dérégulés sont efficaces et relèveront le défi climat-énergie à notre place. La loi de programmation sur la transition, prévue pour l'été prochain, et le congrès de Paris 2015 pourraient être des étapes décisives dans ce sens.

Et le second ?

G.G. : C'est le traité de libre-échange en cours de négociation entre l'Union européenne et les Etats-Unis. En dehors de quelques journaux, cette négociation n'intéresse guère les journalistes. Or, ce traité peut devenir une véritable bombe : l'une de ses clauses pourrait autoriser les entreprises multinationales à poursuivre un Etat si celui-ci fait passer une loi qui nuit aux intérêts de l'entreprise. Par exemple, une entreprise qui aurait investi en France et qui s'estimerait pénalisée par la revalorisation du Smic pourrait obliger l'Etat français à lui verser des milliards de dédommagement. Ce serait une sorte de révocation du traité de Westphalie (1648) qui régit l'Etat-nation occidental. Il est urgent que ce sujet émerge dans le débat public français : les négociations sont loin d'avoir abouti ; tout est encore possible.

Comment expliquez-vous que le FN ne se soit pas encore emparé du sujet ?

G.G. : Le FN ne fait que piller les thèses de certains penseurs hétérodoxes : Jacques Sapir, Frédéric Lordon, François Ruffin... Comme ces derniers ne se sont pas encore exprimés sur ce nouveau sujet, le FN ne peut donc pas encore siphonner cette idée, mais ne vous faites aucun souci : il le fera peut-être dès après la lecture de cet entretien !

Propos recueillis par B.R.

(1) «Pour une réforme bancaire plus ambitieuse : vous avez dit Liikanen ? Chiche !», fondation Terra Nova. www.tnova.fr

(2) Mon amie, c'est la finance !, d'Adrien de Tricornot, Mathias Thépot, Franck Dedieu, Bayard, 2014.

Liberté égalité Fraternité
Gouvernement Ayrault I, en 2012 : 1 premier ministre x 14 800 + 34 ministres et ministres délégués x 9.900€ = 351.400€ mois de revenus brut à payer chaque 4 216 800 € Par an.
Il faut également noter que les ministres sortant continueront à toucher leur paie durant les six prochains mois
LIBERTÉ EGALITÉ FRATERNITÉ
A 57 ans, Nicolas Sarkozy vient de perdre son emploi de président de la République. Mais le président sortant ne se retrouvera pas démuni pour autant.
Indemnité fixe : 6.000 euros brut par mois
Les services rendus à l'État pendant son mandat de président de la République assurent Nicolas Sarkozy de toucher une indemnité fixe, fixée par une loi de finances votée en 1955. Son montant s'élève à 6.000 euros par mois. Cette retraite a la particularité de n'être soumise à aucune condition d'âge et d'être accordée à tous les anciens présidents, peu importe la durée de leur séjour à l'Élysée.
11.500 euros net par mois du Conseil constitutionnel
En tant qu'ancien président, Nicolas Sarkozy pourra sièger, s'il le souhaite, au Conseil constitutionnel, comme Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing, les deux anciens présidents de la Vè République encore en vie. Cette nouvelle fonction lui permettra de toucher une indemnité de 11.500 euros nets par mois. Il pourra y sièger à vie, comme l'y autorise la Constitution. Nicolas Sarkozy pourrait par ailleurs être le dernier président à bénéficier de cette "porte de sortie". Dans sa campagne, François Hollande a promis de supprimer la disposition qui permet à un ex-chef d'Etat d'être automatiquement nommé dans cette institution.
Les divers avantages : "sujétion spéciale", voyages gratuits, logement meublé et équipé, des collaborateurs à son service
Il n'y a pas que l'argent dans la vie: il y a aussi les avantages en nature. Selon l'hebdomadaire Challenges, Nicolas Sarkozy pourra aller et venir en France et à l'étranger gratuitement et sans limitation. Il bénéficiera ainsi de voyages en première classe avec la SNCF, et en classe affaires avec Air France. A l'étranger, les anciens chefs d'Etat doivent être accueillis avec tous les honneurs de la République. L'ambassadeur de France en poste doit alors faciliter leur séjour et assurer leur hébergement dans les résidences de l'ambassadeur ou des consuls.
Pour garantir sa sécurité, Nicolas Sarkozy aura droit à une garde rapprochée composée de deux policiers, ainsi qu'une voiture de fonction avec deux chauffeurs. Il pourra aussi, toujours selon Challenges, avoir sept personnes à son service : un chef de cabinet, deux assistants, un fonctionnaire des archives nationales, et trois secrétaires.
Enfin, une prime de "sujétion spéciale", dont le montant n'est pas connu, lui sera versée pour compenser les contraintes subies dans l'exercice de ses fonctions.
Au total, un coût estimé à environ 1,5 million d'euros par an, soit 125.000 euros par mois
Au final, le coût d'un ex-président de la République est très important... et très difficile à estimer, en raison justement des avantages en nature de toutes sortes et de la dispersion des financements. Cependant, le spécialiste des dépenses de l'Etat René Dosière, dans son livre "L'argent de l'Etat" (Seuil), estime ce coût à 1,5 million d'euros par an... et par ancien président.

 

 

Dans le monde

Statue de Gandhi à Pietermaritzburg, Afrique du Sud.
L'anniversaire de Gandhi, déjà fête nationale en Inde, est devenu « Journée internationale de la non-violence » par un vote à l'unanimité de l'Assemblée générale des Nations unies le 15 juin 2007109.
Time Magazine a nommé Gandhi la Personnalité de l'année en 1930 et Gandhi fut 2e derrière Albert Einstein comme Personnalité du siècle en 1999. Le magazine a désigné le Dalai Lama, Lech Wałęsa, Dr. Martin Luther King, Jr., Cesar Chavez, Aung San Suu Kyi, Benigno Aquino, Jr., Desmond Tutu et Nelson Mandela comme enfants de Gandhi et héritiers spirituels de la non-violence110.
Le 30 janvier de chaque année, anniversaire de la mort du Mahatma Gandhi, on pratique la Journée Scolaire de la Non-violence et de la Paix (DENIP), fondée en Espagne en 1964.
Gandhi a été nommé en 1937, 1938, 1939, 1947 et 1948 au Prix Nobel de la paix, mais sans jamais l'obtenir. Plus tard, certains membres du comité regretteront publiquement que le prix ne lui ait jamais été accordé. Le président du comité dira, au cours de la remise du prix au Dalaï lama en 1989, que le prix est remis en partie à la mémoire du Mahatma Gandhi. En 1937, Ole Colbjørnsen, député du parlement norvégien, propose le nom de Gandhi à la candidature. La motivation pour cette nomination est rédigée par les membres de la branche norvégienne des « Amis de l'Inde ». Un examinateur du comité, le professeur Jacob Worm-Müller, émet un avis négatif : « C'est un combattant de la liberté et un dictateur, un idéaliste et un nationaliste. C'est souvent un Christ, puis, soudain, un politicien ordinaire. » Jacob Worm-Müller de la Société des Nations ajoutait : « On peut dire qu'il est significatif que son combat bien connu en Afrique du Sud n'était qu'en faveur des Indiens, et non des Noirs, dont les conditions d'existence étaient encore pires. » Cette remarque peut révéler une totale ignorance de l'action de Gandhi en tant qu'ambulancier qui se chargea des blessés Zoulous pendant la rébellion des Zoulous de 1906, que Gandhi résume en ces termes : « vivre au milieu de ces pétarades continuelles – c’était une véritable épreuve. Mais je vidai cette coupe d’amertume, me consolant à l’idée que la mission de mon Corps d’ambulanciers se limitait aux soins à donner aux blessés zoulous. Je voyais parfaitement que, sans nous, personne ne se fût soucié des Zoulous. Une telle tâche soulageait donc ma conscience111. » Le comité Nobel prit en compte les critiques de Worm-Müller et n'attribua pas le prix à Gandhi cette année. Les deux années suivantes, Ole Colbjørnsen propose de nouveau Gandhi, sans plus de succès. En 1947, les tensions dues à la partition de l'Inde ne permettent pas de dégager une majorité de votes pour Gandhi, et en 1948 le comité considère accorder le prix Nobel à Gandhi à titre posthume puis décide finalement de ne pas accorder de prix cette année-là car « il n'y avait de candidats vivants adéquats »112.

En Inde

Appel pour de nouveaux Jours Heureux et son anniversaire le 2 octobre y est commémoré comme le Gandhi Jayanti et est un jour férié.
Le Gouvernement indien accorde chaque année le Mahatma Gandhi Peace Prize à des personnalités ou des citoyens qui se sont distingués. Nelson Mandela, a été l'un des non-Indiens célèbres à le recevoir.
Depuis 1996, le gouvernement imprime sur tous les billets de banque le portrait de Gandhi, ce qui est considéré paradoxal par certains, compte tenu des opinions négatives de Gandhi sur l'accumulation des richesses et le pouvoir de l'argent.
À New Delhi, le Birla Bhavan (ou « Birla House »), où Gandhi a été assassiné est devenu ouvert au public depuis 1973 et est connu comme le Gandhi Smriti (« Souvenir de Gandhi »). Il préserve la pièce où le Mahatma Gandhi vécut les quatre derniers mois de sa vie et une colonne de pierre symbolisant son martyre marque l'endroit exact où il a été abattu.

Partisans et influence

Gandhi influença d'importants dirigeants et mouvements politiques.
Le premier fut bien sûr Nehru lui-même qui disait : « Il était clair que ce petit homme compensait son piètre physique par une âme d'acier ou de roc qui refusait de ployer devant la force brute. Malgré son visage peu impressionnant, son pagne, sa nudité, il y avait en lui quelque chose de royal qui forçait à lui rendre obédience... »113
Aux États-Unis, Martin Luther King s'est référé spécialement à Gandhi dans sa lutte pour le mouvement des droits civiques américains, et de l'inspiration qu'il lui a apporté pour ses propres théories sur la non-violence114. Le militant anti-apartheid et ancien président d'Afrique du Sud, Nelson Mandela, dit lui aussi avoir été inspiré par Gandhi115 comme l'avait été Steve Biko. D'autres personnalités comme Khan Abdul Ghaffar Khan116 au Pakistan et Aung San Suu Kyi en Birmanie117 ont été déclarés héritiers des méthodes de Gandhi.
Plusieurs personnes et organisations ont dédié leur vie à répandre ses idées. Madeleine Slade, fille d'un amiral britannique, décida de tout quitter pour vivre en Inde avec Gandhi. Romain Rolland fut le premier à faire connaître la vie de Gandhi avec son livre Mahatma Gandhi. Lanza del Vasto alla en Inde en 1936 dans le but de vivre avec Gandhi. À son retour en Europe, il décida de propager la philosophie de Gandhi. En 1948, celui que Gandhi avait appelé Shantidas (Serviteur de la Paix) a fondé, dans une optique résolument chrétienne, les Communautés de l'Arche sur le modèle des ashrams gandhiens. Jean-Baptiste Libouban, membre des Communautés de l'Arche, est un des initiateurs du mouvement des Faucheurs volontaires, lequel inscrit ses luttes contre les OGM en plein champs dans une perspective non-violente. José Bové fut également un des disciples de Lanza del Vasto. La création en 1966 du Centre pour la Communication Non-Violente (dont le siège est à Alberqueque, Etas Unis - www.cnvc.org) par le psychologue Marshall Rosenberg s'est faite en référence à Gandhi et au Pasteur Martin Luther-King.
En Inde, un disciple de Gandhi, Vinoba Bhave, entreprit d'approfondir et d'étendre le processus d'émancipation non violente du peuple indien : il se consacra, non sans un certain succès dans certaines régions, à résoudre la question agraire, puis s'employa à promouvoir l'autonomie des villages. En Inde aujourd'hui, Narayan Desai, fils de Mahadev Desai, secrétaire personnel de Gandhi, est peut-être la personnalité dont l'œuvre et la pratique sont les plus proches de celles de Gandhi.
Le magazine pour l'égalité raciale américain The Crisis compara même Gandhi à Jésus en 1922118. En Europe aussi des voix se sont élevées pour revendiquer ce double héritage, notamment celle du Dr Albert Schweitzer :
« Quand on me demande quels penseurs modernes ont influencé ma vie et ma philosophie, je réponds invariablement, ces deux noms : le grand auteur Allemand Goethe et l'humble saint hindou Mohandas Gandhi. (...) De même, Gandhi, qui était l'hindou le plus chrétien du siècle, a reconnu qu'il avait eu l'idée d'Ahimsa et de non-violence des commandements de Jésus (...) Chez eux deux, l'éthique de perfection intérieure est gouverné par le principe de l'amour »119.
Gandhi a eu de très nombreux admirateurs, outre ceux qui ont prôné la non-violence, on peut citer la photographe Margaret Bourke-White, le général George Marshall. Le musicien britannique, John Lennon, se référait aussi à Gandhi quand il parlait de la non-violence120. En 2007, l'ancien vice-président américain et écologiste Al Gore, révéla l'influence que Gandhi avait eu sur lui121. Le physicien Albert Einstein disait à propos de Gandhi :
« Les générations à venir auront peine à croire qu'un tel homme ait existé en chair et en os sur cette terre ».

Critiques

Opinions des Dalits

Gandhi dans les années 1940
Certains dalits (ou « intouchables ») et notamment Bhimrao Ramji Ambedkar, ont critiqué la position de Gandhi comme étant « paternaliste », notamment en les appelant harijan, enfants de Dieu. Ambedkar reprochait à Gandhi de ne pas s'attaquer à la racine du problème, qui était selon lui le système des castes dans son ensemble. S'il est indéniable[non neutre] que Gandhi adopta une position ambiguë sur cette question complexe[réf. nécessaire], il entreprit à plusieurs reprises des jeûnes pour la défense des intouchables, et tint également sur cette question des positions claires : ainsi, dans une lettre adressée à Charlie Andrews (datée du 29 décembre 1921), il déclara notamment : « Je ne pourrais plus me considérer comme Hindou si l'intouchabilité restait incluse dans l'hindouisme ». Gandhi demeure néanmoins un « héros » pour la grande majorité des dalits122.

Désobéissance civile et partition des Indes

Winston Churchill, qui se réjouira de la partition des Indes (entraînant des millions de morts) en déclarant « finalement nous avons eu le dernier mot »[réf. nécessaire], Churchill qui participa en tant que soldat (en même temps que Gandhi, mais ce dernier en tant que brancardier occupé au soin des Sud-africains noirs laissés pour compte) à la bataille de Spion Kop, avait déclaré en 1931 qu'il considérait « alarmant de voir monsieur Gandhi, un avocat séditieux, qui se fait passer pour un fakir d'un genre bien connu en Orient, grimpant à mi-nu les marches du palais du vice-roi alors qu'il est encore en train d'organiser et conduire une campagne de désobéissance civile, parler d'égal à égal avec le représentant de l'empereur-roi »123.
Plusieurs membres du mouvement pacifiste international lui reprochent d'avoir feint d'ignorer selon eux que son mouvement de non-violence devait nécessairement déboucher sur des actions violentes et du terrorisme, comme par exemple au cours de l'épisode où la foule de Chauri Chaura tua plusieurs policiers britanniques et mit le feu au commissariat de police.[réf. nécessaire]
L'auteur controversé Koenraad Elst résume dans un livre124 certaines critiques selon lui formulées encore aujourd'hui contre Gandhi par une partie de l'opinion indienne.
  • Gandhi n'utilisait l'agitation non violente que contre des gens avec qui il partageait certains principes moraux, c'est-à-dire les hindous et les britanniques libéraux. Envers les musulmans, il ne procédait pas par action non violente mais par concessions et démissions, sans jamais négocier une contrepartie équitable. Il trompait ainsi les attentes de ses électeurs[réf. nécessaire] hindous et ne parvenait d'ailleurs qu'à rendre les musulmans plus arrogants. Incapable de tirer la leçon des effets en retour et de la réalité politique, il persévéra dans ces concessions alors qu'elles ne causaient visiblement pas un rapprochement entre hindous et musulmans.
  • Des facteurs, internes et externes, autres que l'action non-violente de Gandhi ont contribué à la libération de l'Inde, tel que les pressions anticoloniales exercées par les États-Unis et l'Union soviétique sur la Grande-Bretagne125.
Concernant la lettre de Gandhi à Hitler, dans laquelle il le conjure de ne pas déclencher la guerre et d’atteindre ses objectifs par la non-violence, Koenraad Elst considère que le gandhisme ne signifie pas forcément efficacité. Selon lui, les méthodes de Gandhi réussirent à mener à l'indépendance, mais pas à empêcher de diviser l’Empire britannique des Indes avec la création du Pakistan ; la philosophie de Gandhi justifiait cette lettre, et donc soit les deux sont une alternative éthique aux politiques conventionnelles, soit les deux sont inefficaces et ridicules126.
Pourtant, concernant la non-violence conçue comme arme politique face à des tyrannies basées uniquement sur la force et la violence faisant Droit, Gandhi n'en était pas moins réaliste : devant l'imminence de l'invasion japonaise, il s'effaça de lui-même devant les partisans de la résistance armée, limitant son action à une éventuelle désobéissance dirigée, non contre les envahisseurs, mais contre les maîtres de l'Inde127.
L'argument qui vise à critiquer Gandhi (qui n'était qu'un membre du Congrès parmi d'autres) avec la partition des Indes (un immense échec pour Gandhi), est tempéré par le prêtre jésuite et spécialiste de l'Inde, Guy Deleury, qui reconnaît que la partition est essentiellement le fruit conjugué de la précipitation (inconséquente et partisane) du britannique Lord Mountbatten (qui décida de la partition et était de toute façon le seul à avoir le pouvoir ou la légitimité politique de l'Empire britannique pour prendre la décision finale sur cette question) et de l'opportunisme politique de la Ligue Musulmane d'Ali Jinnah (parti minoritaire trahissant la confiance que Gandhi leur avait accordé).
Mais avec ou sans Gandhi, la partition aurait eu lieu, puisque Lord Mountbatten ne prit finalement en considération que la volonté de la Ligue Musulmane (création d'un État islamique, Pakistan, et d'un État hindou, Hindustan, État hindou qui ne verra jamais le jour : l'Union indienne est « laïque » mais sans code civil uniforme)128 ; la Ligue Musulmane (faction minoritaire non représentative des musulmans des Indes qui souhaitaient une Union indienne122) avait en effet pour idéologie la conception d'un État islamique122. Lord Mountbatten se rangea à la volonté de partition du groupuscule qu'était la Ligue Musulmane pour des raisons qui demeurent encore aujourd'hui inconnues, soit pour « se venger » de la perte de cette colonie britannique qu'était l'Inde, pour mettre à mal le désir du nouvel État laïc tant désiré par les Indiens et le Congrès et leur infliger ainsi un échec idéologique, soit par manque total de discernement politique et d'absence de considération sur les possibilités de guerres civiles et d’embrasements communautaires qu'entraîneraient la création d'un État islamique réservé aux Musulmans et d'un État hindou réservé aux Hindous, alors que les communautés religieuses sont éparpillées sur tout le sous-continent128.
Selon le philosophe communiste italien Domenico Losurdo129, durant la Première Guerre mondiale, Gandhi aurait proposé de recruter 500 000 hommes pour l’armée britannique. Il aurait écrit au secrétaire personnel du vice-roi : « J’ai l’impression que si je devenais votre recruteur en chef, je pourrais vous submerger d’hommes »13

 

 

La non-violence ne dépend pas de ceux d'en face, la nom-violence est un choix.

 

 


Un président au service du peuple

 

 


 
Il a passé douze ans dans les geôles des militaires pendant la dictature en Uruguay, torturé et enfermé deux ans au fond d'un puits. José Mujica, dit "Pepe", président de l'Uruguay, a même confié que, pendant ces années noires, ses uniques compagnons étaient une grenouille et des rats avec lesquels il partageait des quignons de pain... Des années se sont écoulées, José Mujica a fait son autocritique sur son passé de guérillero mais, à 78 ans, cet homme jovial et moustachu garde le coeur à gauche.
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Né le 20 mai 1935 dans une famille modeste (son père était d'origine basque et sa mère une descendante d'Italiens), José Mujica a commencé son parcours politique au côté de militants anarchistes, avant de devenir un des dirigeants des Tupamaros, une guérilla urbaine des années 1970 qui pratiquait des vols armés et des enlèvements, ce qui lui vaudra d'être incarcéré de 1973 à 1985.
Au lendemain du retour de la démocratie, en 1984, M. Mujica bénéficie des lois d'amnistie. Et commence un brillant parcours politique : il fonde le Mouvement de participation populaire (MPP), adhérant au Front élargi en 1989. Elu député en 1995, il devient, quatre ans plus tard, le sénateur le mieux élu de l'histoire uruguayenne. En 2004, il est nommé ministre de l'agriculture. Ce parcours sans bavures se conclut en novembre 2009 par son élection à la présidence, avec plus de 52 % des voix.
BIEN QU'ATYPIQUE, IL MÈNE UNE POLITIQUE PLUTÔT LIBÉRALE
Chef d'Etat atypique se présentant comme le "candidat des pauvres", José Mujica mène une politique fidèle à la tradition, plutôt libérale, du pays. L'Uruguay a été l'un des premiers pays du monde à abolir la peine de mort, en 1907. Six ans plus tard le divorce était légalisé. Vingt ans plus tard, les femmes obtenaient le droit de vote. Et, depuis 2008, les couples homosexuels peuvent adopter des enfants.
La présidence de M. Mujica a été marquée par plusieurs avancées : le Parlement, le 10 avril, a adopté, après de vifs débats, la loi autorisant le mariage entre personnes du même sexe. En décembre 2012, c'est l'avortement qui était légalisé. L'Uruguay devenait le premier pays d'Amérique du Sud à dépénaliser l'IVG. En revanche, M. Mujica a dû freiner son projet de placer sous le contrôle de l'Etat la production et la commercialisation de la marijuana.
Le style décalé de José Mujica, son allure débonnaire et son rejet du protocole - il ne porte jamais de cravate - divisent la société uruguayenne. Sa cote de popularité est tombée à moins de 50 % d'opinions favorables. Un des principaux griefs à son encontre est l'accroissement de l'insécurité dans un pays autrefois paisible, appelé la "Suisse de l'Amérique latine".
"Pepe" reste populaire, surtout auprès des jeunes et des plus démunis, qui aiment son franc-parler et son humour. Ils sont fiers d'avoir "le président le plus pauvre du monde", tel que l'a baptisé la presse internationale. Le président uruguayen donne tous les mois 90 % de son salaire d'environ 9 000 euros à des organisations sociales. Il n'utilise ni Internet ni Twitter. Seulement un vieux portable.
Mais ses manières un peu frustes et son parler familier choquent la bourgeoisie. Début juin, l'ancien guérillero, qui se déclare athée, a été reçu à Rome par le pape François, un "pape débrouillard et qui connaît la rue", dont il apprécie l'autorité. Trois mois plus tôt, il avait provoqué un incident diplomatique avec l'Argentine après avoir traité la présidente Cristina Kirchner de "vieille" et de "butée", et avoir attendu plusieurs jours pour présenter ses excuses. Peu après son investiture, lors d'un sommet à Caracas, l'apparition à la télévision du président uruguayen portant un blouson en treillis de l'armée vénézuélienne, identique à celui d'Hugo Chavez, avait fait scandale. "Pepe" avait expliqué qu'on le lui avait prêté parce qu'il avait froid et n'avait pas prévu de vêtements chauds !
SON SEUL LUXE : UNE COCCINELLE BLEUE, ACHETÉE EN 1987
José Mujica, marié à la sénatrice Lucia Topolansky, elle aussi ancienne militante des Tupamaros, refuse d'habiter l'opulent palais présidentiel à Montevideo. Il faut parcourir un chemin de terre jalonné de jardins potagers, dans une banlieue rurale de la capitale, pour arriver jusqu'à l'humble rancho où vivent le président et la première dame : une chambre et une cuisine rudimentaire recouvertes d'un toit en zinc. Le seul luxe de "Pepe" Mujica est une Coccinelle bleue, achetée en 1987. Il bricole lui-même ses trois tracteurs, avec lesquels il laboure la terre et cultive des chrysanthèmes, flanqué de sa chienne Manuela, une bâtarde noire à qui il manque une patte.
Quand on lui demande s'il est pauvre, il cite Sénèque : "Le pauvre n'est pas celui qui a peu mais celui qui veut beaucoup." "Je ne suis pas pauvre, je vis de manière austère C'est ça la vraie liberté !, poursuit-il. Si j'avais beaucoup de choses, il faudrait que j'en prenne soin pour qu'on ne me les vole pas. Ma femme et moi, on passe le balai, et voilà ! Il nous reste beaucoup de temps pour faire ce qu'on aime." Une philosophie de vie que le président uruguayen revendique dans les forums internationaux, où il pourfend la société de consommation.
De profondes luttes internes déchirent son gouvernement du Front élargi, une alliance hétéroclite qui va des sociaux-démocrates aux communistes en passant par d'anciens guérilleros. Son intention affichée de créer un impôt frappant les plus riches propriétaires terriens a débouché sur un nouvel affrontement avec son vice-président, Daniel Astori, un ancien ministre de l'économie de tendance libérale. Ce dernier a menacé de démissionner si le président Mujica ne respectait pas les accords passés pendant la campagne électorale, à savoir que la politique économique est du ressort du vice-président. L'impôt polémique a finalement été jugé inconstitutionnel par la Cour suprême de justice.
La plus haute instance judiciaire du pays a asséné un autre revers symbolique au chef de l'Etat uruguayen, en février, en déclarant inconstitutionnelle une loi de 2011 rendant imprescriptibles les crimes de la dictature. Les tortionnaires des années noires resteront impunis.


Obama à Bruxelles : une addition de 10 millions d'euros
Recevoir le président américain peut coûter cher. En visite express en Belgique à l'occasion des sommets de l'UE et de l'Otan, Barack Obama, dont il faut bien assurer la sécurité, laissera derrière lui une note salée: plus de 400.000 euros de l'heure…
"Très cher Barack…" C'est au propre comme au figuré que les Belges pourront adresser ces quelques mots au président américain, ce soir à son arrivée à Bruxelles. Car la visite de Barack Obama à l'occasion des sommets de l'UE et de l'Otan va leur coûter très cher.
Tout d'abord parce que pour des raisons de sécurité, la capitale belge s'est transformée en véritable zone militarisée. Hôpitaux et réseaux d'égout ont été passés au peigne fin pour sécuriser la ville. Des hélicoptères américains ont même été autorisés à survoler la capitale. Mais aussi parce que Barack n'y est lui-même pas allé avec le dos de la cuiller: une escorte de quelque 900 membres, 45 véhicules et trois avions cargo…
415.000 euros de l'heure
De quoi donner des sueurs froides au maire de Bruxelles, Yvan Mayeur. Car si la ville accueille très régulièrement des sommets de l'UE, pour une facture de sécurité estimée à un demi-million d'euros par édition, "cette fois vous pouvez multiplier ce montant par 20", s'est-il exclamé au quotidien britannique The Guardian.
Rien que pour les trajets de Barack Obama entre son Hilton du quartier de la Toison d'Or et les lieux de tenue des sommets de l'UE et de l'Otan mercredi, 350 policiers et militaires belges, à moto, ont été mobilisés. Pour sa visite d'un cimetière américain de la première guerre mondiale en compagnie du roi des Belges et du premier ministre Elio Di Rupo, ce seront cette fois 30 voitures blindées qui l'escorteront (et 9 hélicoptères américains).
Malgré ce contexte sécuritaire massif, les autorités belges sont dans leurs petits souliers: c'est la toute première visite de Barack Obama en Belgique, en 5 ans de présidence. Le roi Philippe …
Obama à Bruxelles : une addition de 10 millions d'euros


Mais où est passée la République française ?

Portrait de rom l'être

Video of -_DrMa7ZlIY
Date: 
12/03/2014
D’où viennent le déni de démocratie et le malaise global qui sautent aux yeux du peuple français ?

Certains incriminent les institutions de la Ve République et lancent le slogan de passer « à la VIe République ». Mais les mêmes ne précisent jamais ce que celle-ci aurait de concrètement différent et ils gardent le plus grand silence sur l’étendue des pouvoirs transmis aux institutions européennes.
D’autres assurent que tout le mal viendrait de ce que le président de la République française aurait des pouvoirs exorbitants. Mais les mêmes oublient de remarquer que le président de la République n’est même pas capable de changer un point virgule au TSCG alors qu’il s’était fait élire pour le modifier de fond en comble…

Et si le mal venait, plus fondamentalement et plus carrément, du fait que nous ne sommes plus en République ?

C’est ce que démontrera, pas à pas, cette toute nouvelle conférence de François Asselineau. Sur la base d’exemples concrets, il prouvera que tous les grands principes républicains sont désormais moribonds et que nos textes constitutionnels ne sont plus que des coquilles vides de sens.

 
Evasion fiscale, le hold-up du siècle



Evasion fiscale, le hold-up du siècle Arte
http://www.dailymotion.com/video/x14mi8m
http://www.dailymotion.com/video/x14mlza
Superbe enquête de Xavier Harel qui devrait être vue par tous les Français
Synopsis :
Aujourd'hui, de nombreuses multinationales dégagent des milliards d'euros de bénéfices tout en échappant à l'impôt. De même, de riches contribuables peuvent, sans difficultés, dissimuler leur fortunes dans des banques suisses. L'évasion fiscale a pris de telles proportions qu'elle menace l'équilibre financier des Etats. Pour comprendre comment de telles opérations sont possibles, le journaliste Xavier Harel s'est notamment rendu aux îles Caïmans, en Suisse ou encore sur l'île de Jersey.
Chaque année, 1 250 milliards d'euros échappent aux administrations fiscales dans le monde. Pour en parler, Stéphanie Antoine reçoit Xavier Harel, auteur de " La grande évasion : le vrai scandale des paradis fiscaux" (éditions les Liens qui libèrent).
Les grosses fortunes ont toutes sortes de moyens à leur disposition pour dissimuler leur argent dans les paradis fiscaux. Apprenez à faire comme eux !
Des fuites sans précédents ont permis à de nombreux gouvernements d’engager des poursuites contre des fraudeurs ayant dissimulés de l’argent dans les paradis fiscaux. Des milliards de dollars d’arriérés d’impôts ont ainsi été récupérés. Le Consortium international des journalistes d’investigation, qui réunit des journalistes de plusieurs dizaines de pays, vient de publier des données sur pas moins de 120 000 entités offshores domiciliées dans une dizaine de paradis fiscaux. Vous voulez savoir comment certains contribuables peu scrupuleux s’attachent les services d’avocats et de conseillers financiers payés à prix d’or pour dissimuler tout ou partie de leur fortune dans des territoires opaques ? Alors lancez-vous dans le jeu interactif du parfait fraudeur ci-dessus.
Genre : Documentaire - Culture Infos
Pays : France
Date de sortie : 2013 | Durée : 1h30
Pour plus …
Evasion fiscale, le hold-up du siècle Arte


Du "secret des sources" au réveil des médias sur le TAFTA ?

Portrait de Renaud Schira

Date: 
06/04/2014

Elections municipales, remaniement, passation de pouvoirs, tel est le leitmotiv en ces lendemains de second tour des municipales et il est normal que la situation intérieure préoccupe journalistes et rédactions car il s'agit de l'avenir de la France. Ségolène Royal, de retour au Ministère de l'écologie 22 ans plus tard, aura donc la charge de finaliser la loi sur la transition énergétique. Une chose est sûre: elle arrive en terrain connu. Cette situation va-t-elle influer sur la politique adoptée par le gouvernement en matière d'environnement alors que le changement climatique, qui va "ralentir la croissance économique, rendre plus difficile la réduction de la pauvreté (...) et [en] créer de nouvelles poches", rend nécessaires des objectifs contraignants?

En effet, le niveau minimum de la banquise en été a été atteint sept fois ces sept dernières années, la fonte du Groenland et de l'Antarctique a un impact indéniable sur l'élévation du niveau des mers, lequel, revu à la hausse, est presque deux fois plus rapide depuis 20 ans, les micro-plastiques en Méditerranée sont une bombe écologique à retardement, les précipitations vont augmenter à l'échelle planétaire d'ici la fin du 21ème siècle, et la période 1983-2012 a probablement été la plus chaude depuis 1400 ans.

Pourtant, seule une vingtaine de journalistes a assisté et relayé la conférence de presse du GIEC [1] car le changement climatique et ses évolutions futures ne passionnent, apparemment, pas les rédactions, alors que ce sont là des intérêts supérieurs qui concernent l'ensemble des populations de la planète. En outre, la France présidera la Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21/CMP21) et la réforme mondiale des subventions aux énergies fossiles devra impérativement faire partie de l'accord mondial sur le climat en 2015. Versées aux compagnies qui profitent des équipements et des infrastructures nécessaires à leurs activités, elles ont été comptabilisées par le FMI à hauteur de 1.900 milliards de dollars à l'échelle mondiale (soit 2,5% du PIB mondial ou 8 % des recettes publiques).

Mafia et déchets du BTP : la Seine-et-Marne (enfin) sous les projecteurs
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Le 7 avril 2014,
Il aura fallu attendre la découverte d’un important réseau mafieux d’enfouissement illégal de déchets du BTP en mélange (dont une partie serait contaminée à l’amiante) pour que les médias et les autorités prennent la mesure de la situation désastreuse de la Seine-et-Marne, qui se retrouve depuis longtemps à être le dépotoir de l’Ile-de-France pour toutes sortes de déchets et en particulier du BTP.

Le 6 mars, après près de 10 mois d’enquête, 5 personnes ont été mises en examen, dont deux figures du grand banditisme parisien, Jean-Claude Hornec et son fils Loune, ainsi que l’agriculteur propriétaire du terrain de 18000 m2 en bordure de la Francilienne sur la commune de Villeparisis. Ils sont mis en examen pour extorsion de fonds en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de commettre un crime et dépôts illégaux de déchets, dans une affaire de fraude à l’environnement.
Leur système ? Les malfaiteurs proposaient un service à prix cassé aux entreprises du BTP, mais au lieu d’évacuer leurs déchets dans des installations autorisées, ils les enfouissaient dans des terres agricoles de la Plaine de France, à l’Est de Paris. Des dizaines de camions auraient ainsi déversés des déchets dans des bas-côtés de la Francilienne, à hauteur de Villeparisis.
Sans la vigilance des citoyens et des associations environnementales du département, le système n’aurait sans doute jamais été mis à jour. Au-delà de sa dimension mafieuse, dont les médias font grand cas, cette histoire aura au moins permis de mettre sur le devant de la scène le cas de la Seine-et-Marne, le département francilien le plus vaste et sur lequel fleurissent depuis des années de nombreuses décharges, autorisées ou non de déchets du BTP. Composés essentiellement de gravats, ces déchets sont facilement recyclables. Mais faute d’incitations et de prise de conscience des professionnels, la filière ne se développe pas, les entreprises préférant quasiment systématiquement la solution la moins coûteuse : la mise en décharge.
Il est maintenant indispensable que les entreprises du bâtiment s’assoient autour d’une table avec les associations environnementales et l’Etat, pour trouver une solution à ce problème récurrent de l’élimination des déchets “dits inertes”.


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Nord : treize fermes court-circuitent un supermarché en ouvrant leur propre magasin

Rédigé le 17 Novembre 2014 | Lu 111529 fois

En lieu et place d'un projet de supermarché, 24 exploitants agricoles ont lancé "Talents de fermes", à Wambrechies, près de Lille. Ce magasin leur permet de vendre leurs produits directement aux consommateurs.


Le magasin Talents de Fermes ©Ville de Wambrechies
Le magasin Talents de Fermes ©Ville de Wambrechies
«Nous faisions tous de la vente directe sur notre propre exploitation. Mais en nous regroupant au même endroit, nous avons permis au client de trouver tous les ingrédients de ses repas », raconte Danielle Grave, exploitante maraichère de Talents de fermes. Pains, boissons, fruits et légumes, viandes, conserves... Depuis le 19 août, cette SARL (Société à responsabilité limitée) installée à Wambrechies permet à vingt quatre producteurs de vendre directement les produits de leurs exploitations aux consommateurs.

« Un ensemble de fermes, regroupées en un seul lieu »

« Cet endroit est un ensemble de fermes, regroupées en un seul lieu. En vingt minutes, le client a ce qu'il lui faut », indique Perrine Dekeukelaire, une autre exploitante. Talents de fermes commercialise uniquement des produits frais et locaux, hormis le vin et les champagnes. « Nous assurons même des permanences sur place pour répondre aux questions de la clientèle », indique Danielle Grave. Les prix des produits, complète-t-elle, se font « en fonction de nos coûts de revient. Nous assurons une qualité qui justifie que, parfois, nos prix soient plus élevés que dans des grandes surfaces. »

En rapprochant les producteurs des clients, ce lieu ouvre de nouveaux débouchés aux agriculteurs, explique Perrine Dekeukelaire : « Nous vendons de plus grandes quantités, à un prix 20 % à 30 % supérieur à celui auquel la grande distribution achetait nos produits. »

L'impulsion de la mairie

C'est comme une alternative à la grande distribution que ce magasin a été imaginé en 2009. À l'époque, un projet d'implantation de supermarché dans la ville pousse les fermiers à manifester. « Il avait un nom qui portait à confusion, "La ferme du Sart". Les clients auraient cru aller à la ferme, alors que ce supermarché vendait des crevettes de Madagascar ! » raconte Danielle Grave, mobilisée dès le départ.

Le maire de la ville, Daniel Janssens, joue pleinement un rôle d'arbitre. Il veut privilégier la vente de denrées 100% locales. Il décide de soutenir les agriculteurs dans leur combat. Il les encourage à se regrouper en collectif ("L'Union fait la ferme") et s'appuie sur le plan local d'urbanisme (PLU) pour s’opposer à l’ouverture du supermarché. « Les grands magasins importent beaucoup de produits que nous avons déjà sur place. De plus, ils exercent une forte pression sur les producteurs », justifie Daniel Janssens. Fin stratège, le maire modifie par la suite le PLU… pour permettre aux agriculteurs d’ouvrir leur espace de vente collectif !

Les producteurs agricoles de "Talents de Fermes" - ©Talents de Fermes
Les producteurs agricoles de "Talents de Fermes" - ©Talents de Fermes
Après cinq ans de démarches administratives et de récolte de fonds - 1,3 millions d'euros ont été investis -, Talents de Fermes ouvre ses portes le 19 août 2014. Entre temps, le supermarché contre lequel les agriculteurs se battaient s'est implanté à 15 km, à Villeneuve d'Ascq, sous un autre nom. À noter, ce magasin annonce vendre plus de 50% de produits locaux et que 95% de leurs fournisseurs viennent de la région.

Un avenir prometteur

Aujourd'hui, Talents de Fermes affiche un chiffre d'affaire quotidien de 5 000 €, accueille 2 000 clients par semaine, emploie 8 salariés et 5 étudiants le week-end. Outre les 24 producteurs associés au sein de la SARL, trente deux "dépôt-vendeurs" y déposent leurs marchandises. La clé du succès ? L'esprit d'équipe, assure Danielle Grave : « L'aspect humain est primordial. Cela a pris du temps, mais aujourd'hui la machine tourne et les clients reviennent. »

Le cas de Talents de Ferme n'est pas isolé en France. « Il y en a de plus en plus de magasins de ce type, s'enthousiasme Danielle Grave. Il en existe plusieurs centaines, de tailles différentes. Uniferme, dans la région Rhônes-Alpes, existe même depuis une trentaine d'année. » Et ce n'est pas fini. Le 13 novembre dernier, un agriculteur d'Amiens est venu visiter Talents de Ferme, visiblement disposé à transposer le concept dans sa ville. 

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Pourquoi la Russie a interdit l’usage des fours à micro-ondes?


« Des consommateurs meurent aujourd’hui en partie parce qu’ils continuent de manger des aliments morts tués par les fours à micro-ondes. Ils prennent un morceau parfaitement sain, chargé de vitamines et d’éléments nutritionnels, puis les irradient dans le micro-onde et détruisent presque tout son côté nutritif.
Les humains sont les seuls animaux de la planète à détruire la valeur nutritionnelle de leur nourriture avant de la manger. Tous les autres animaux consomment la nourriture à son état naturel, non transformé, mais les humains courent en fait des risques pour rendre les aliments moins riches au plan nutritionnel avant leur consommation. Pas étonnant qu’ils soient les mammifères affligés de la plus mauvaise santé de la planète…
En Russie, les fours à micro-ondes ont été interdits en 1976, à cause de leurs conséquences négatives sur la santé comme l’ont montré diverses études sur son utilisation. L’interdiction a été levée après la Perestroïka au début des années 90.
L’invention des fours à micro-ondes et son adoption en masse par la population coïncide avec le début de l’obésité dans les nations développées du monde. Le micro-onde a permis non seulement de manger davantage d’aliments favorisant l’obésité, il a aussi détruit une majorité de composants nutritionnels de ces aliments, laissant les consommateurs dans un état croissant de suralimentation avec malnutrition. En d’autres mots, les gens mangent trop de calories mais pas suffisamment de nutriments. Le résultat en est, bien sûr, ce à quoi nous assistons aujourd’hui : diabète galopant, cancer, maladies cardiaques, dépression, insuffisance rénale, troubles du foie et autres.
Ces maladies sont toutes causées par la combinaison d’une malnutrition et l’exposition à des produits chimiques toxiques (plus d’autres facteurs comme les traumatismes émotionnels, le manque d’exercice, etc.). Les micro-ondes créent virtuellement une malnutrition automatique et s’exposer aux toxiques chimiques est facile à faire en mangeant simplement des aliments transformés (qui sont universellement fabriqués avec une addition de poisons présents en tant que conservateurs, colorants, rehausseurs de goût etc).

Cuire au micro-onde est, techniquement, une forme d’irradiation de la nourriture. Je trouve intéressant que les gens qui disent ne jamais manger d’aliments « irradiés » n’ont aucune hésitation à « micro-onder » leurs aliments. C’est la même chose (juste une longueur d’onde différente). En fait, les micro-ondes se nommaient à l’origine « cuisinière radar ». Ça semble bizarre aujourd’hui, n’est-ce pas ? Mais quand les premiers micro-ondes ont été introduits dans les années 70, on en faisait une fière promotion en tant que cuisinières radar. (Photo : 9ème jour après arrosage avec eau passée au micro-onde (à gauche) et eau normale)
Vous exposez votre nourriture à un radar à haute fréquence et elle chauffe. On regardait ça comme une sorte de miracle de l’ère spatiale dans les années 70. Peut-être qu’un jour un inventeur créera un appareil à chauffer les aliments qui n’en modifie pas radicalement la valeur nutritionnelle, mais je ne me fais pas d’illusions là-dessus. Le meilleur moyen maintenant de chauffer les aliments est probablement d’utiliser un simple mini-four et de chauffer aussi bas que possible.
En passant, le micro-onde fonctionne comme annoncé. Il chauffe votre nourriture. Mais le mécanisme qui produit la chaleur cause des dommages internes aux structures moléculaires délicates des vitamines et phytonutriments. Les minéraux sont largement non affectés, cependant, vous obtenez donc le même magnésium, calcium et zinc dans les aliments cuits au micro-onde que ceux cuits autrement, mais toutes les vitamines B importantes, les anthocyanines, les flavonoïdes et autres éléments nutritionnels sont facilement détruits par les fours à micro-ondes.
Le micro-onde est l’appareil du mort vivant. Les gens qui utilisent le micro-onde de manière régulière sont sur la pente de maladies dégénératives et d’une permanente bataille contre l’obésité. Plus vous utilisez le micro-onde, plus votre état nutritionnel empire et plus vous risquez d’être diagnostiqué de diverses maladies et mis sous médicaments qui, bien sûr, créeront d’autres problèmes de santé qui mènent à une dégringolade de la santé.
Faites-vous une faveur : jetez votre micro-onde. Il est plus facile d’éviter de s’en servir s’il n’y en a pas un dans votre environnement. Il fera de la place sur votre comptoir, économisera de l’électricité et améliorera fortement vos habitudes alimentaires. Le mieux est de vous efforcer de manger plus de cru. C’est ainsi que vous obtiendrez la meilleure nutrition.

Voici quelques-unes des découvertes récentes sur les aliments cuits au micro-onde :
1. Les aliments cuits au micro-onde perdent entre 60 et 90 % de leur énergie vitale et ce type de cuisson accélère la désintégration structurelle des aliments.
2. La cuisson au micro-onde crée des agents cancérigènes dans le lait et les céréales.
3. Cuire au micro-onde modifie les éléments de base des aliments, entraînant des désordres digestifs.
4. Cuire au micro-onde change la chimie des aliments, ce qui peut conduire à des dysfonctionnements du système lymphatique et une dégénérescence de la capacité du corps à se protéger contre le cancer.
5. La nourriture cuite au micro-onde entraîne un pourcentage plus élevé de cellules cancéreuses dans le courant sanguin.
6. Cuire au micro-onde altère la décomposition des substances élémentaires si on expose des légumes crus, cuisinés ou congelés pour très peu de temps et il y a une formation de radicaux libres. (ce qui détruit l’argument de la seule utilisation du four pour décongeler)
7. Des aliments au micro-onde ont causé des tumeurs cancéreuses à l’estomac et aux intestins, une dégénération des tissus cellulaires périphériques, et un affaiblissement graduel des systèmes digestif et excrétoire chez un fort pourcentage de gens.
8. Des aliments cuits au micro-onde ont abaissé la capacité du corps à utiliser les vitamines du groupe B, la vitamine C, la vitamine E, les minéraux essentiels et les lipotropiques (qui corrigent ou empêche une accumulation de graisse dans le foie)
9. L’environnement dans le champ d’un micro-onde engendre aussi un tas de problèmes de santé.
10. Des mets préparés et chauffés au micro-onde ont créé :
• Du d-Nitrosodiethanolamine (un agent cancérigène bien connu)
• Une déstabilisation des composants biomoléculaires des protéines actives
• La création d’un effet reliant à la radioactivité de l’atmosphère
• La création d’agents cancérigènes dans les composants protéinés du lait et des grains de céréales.
11. Les émissions de micro-onde ont aussi entraîné une altération du comportement catabolique du glucoside et du galactoside – élements à l’intérieur de fruits congelés puis décongelés de cette manière.
12. Les micro-ondes ont modifié le comportement catabolique de l’alcaloïde de plantes quand des légumes crus, cuits ou congelés ont été exposés même très peu de temps.
13. Des radicaux libres cancérigènes se forment dans certaines formations minérales de plantes, surtout dans les légumes-racine crus.
14. En raison des altérations chimiques des substances alimentaires, des dysfonctionnements surviennent dans le système lymphatique, entraînant l’aptitude à une dégénération des systèmes immunitaires de se protéger contre des tumeurs cancéreuses.
15. Le catabolisme instable des aliments cuits au micro-onde altère leurs substances élémentaires, amenant des désordres du système digestif.
16. Ceux qui ingèrent des aliments cuits au micro-onde ont montré une incidence statistiquement plus élevée de cancers intestinaux, plus une dégénération générale des tissus cellulaires de périphérie avec une baisse graduelle de la fonction digestive et excrétoire.
17. L’exposition aux micro-ondes a entraîné une diminution significative de la valeur nutritionnelle de tous les aliments étudiés et une accélération marquée de la désintégration structurelle de tous les aliments.
Mike Adams de NaturalNews dit, à propos des micro-ondes :
« L’augmentation des carences nutritionnelles étendues dans le monde occidental correspond parfaitement à l’introduction du four à micro-onde. Ce n’est pas une coïncidence. Les fours à micro-onde chauffent les aliments par un processus de friction des molécules, mais cette même friction moléculaire détruit rapidement les délicates molécules des vitamines et phytonutriments qu’on trouve naturellement dans les aliments.
Une étude a montré que passer des légumes au micro-ondes détruit jusqu’à 97 % du contenu nutritionnel (vitamines et autres nutriments à base de plantes qui préviennent la maladie, booste la fonction immunitaire et améliorent la santé). En d’autres mots, manger desvous fournit une médecine anti-cancer naturelle extrêmement efficace pour stopper la croissance de tumeurs cancéreuses.
Mais passer les brocolis au micro-onde détruit les nutriments anti-cancer, donnant un aliment « mort » et appauvri au plan nutritionnel. Il existe même des preuves suggérant que le passage au micro-onde détruit l’harmonie des molécules d’eau, créant un modèle énergétique de chaos dans l’eau qu’on trouve dans tous les aliments. En fait, le terme commun d’irradier vos aliments est approprié : utiliser un micro-onde est un peu comme verser une bombe nucléaire sur votre nourriture, puis consommer les retombées.
Donc, si vous allez utiliser un four à micro-ondes, il est suggéré de le placer hors de la cuisine à un endroit pratique. Il est conseillé de ne pas stationner devant un micro-onde pendant de longues périodes. Il existe de nombreuses recherches qui ont été effectuées sur les fours à micro-ondes et leurs effets sur le corps humain. Les dernières études n’ont pas encore été publiées, mais si ce qui se trouve ci-dessus n’est pas une indication des effets négatifs sur la nourriture, je ne peux qu’imaginer les effets sur le corps humain. »
Si vous voulez favoriser une meilleure vie à votre famille et à vous, jetez votre micro-onde ! Un peu plus de temps passé à préparer un repas = une vie plus longue en meilleure santé ! »

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9 mois pour un tour du monde à la rencontre de ces français qui n'auront sans doute jamais le mal du pays...
Découvrez ces quelques amoureux du monde qui se disent terriens avant tout.
Article : http://voyagerloin.com/…/ces-francais-du-bout-du-monde-heu…/
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